Ce matin-là, après un rapide passage au combini pour acheter le petit-déjeuner, nous reprenons la voiture et traversons Tokyo pour nous rendre au nord de la capitale, au pied des montagnes. J'avoue que les odeurs mélangées des onigiri et du melon pan ne me réussissent pas. Aussi, à 11H30, lorsque nos amis proposent de déjeuner immédiatement pour profiter d'une longue après-midi, je deviens aussi pâle que du tofu. Nous sommes dans la région du maitake, un champignon géant réputé pour ses vertus médicinales, mais je me contente de siroter un peu de thé vert pendant que mes camarades accompagnent la spécialité locale de soba.
L'arrêt suivant nous amène à Nikko, centre religieux shinto où se trouve le mausolée du fameux shogun Tokugawa Ieyasu. La visite commence bien puisque le premier bâtiment est en complète réfection. Peu importe car le site est vaste et le principal reste visible. Accompagnés par le son d'une lourde cloche cérémonielle et sous une pluie régulière, nous nous enfonçons dans un bois touffu, où la mousse qui dévore les pierres et la multiplicité des espèces arboricoles, offrent aux visiteurs un univers aux multiples nuances de vert de toute beauté. Dans le sanctuaire, les bâtiments sont superbes et ornés de décorations dont le niveau de détails est ahurissant! Accéder au mausolée du shogun se mérite et, après nous être faufilés sous les linteaux où se tiennent le nemuri-neko et les trois singes de la sagesse, il nous faut encore gravir environ 200 marches pour nous recueillir devant le fondateur d'une lignée qui présida au destin du Japon pendant près de trois siècles. Aussitôt montés, aussitôt redescendus. Après nous être déchaussés, nous pénétrons avec la foule dans une salle du temple où, à l'issue d'une courte cérémonie pendant laquelle mon ami me souffle quand m'incliner et quand frapper dans mes mains, le prêtre nous offre sa bénédiction.
nemuri-neko, le chat endormi... |
... à moins qu'il n'essaye de surprendre les oiseaux (situés de l'autre côté de la porte)? |
Mausolée de Tokugawa Ieyasu |
Iroha-zaka, nous voilà! Cette fois pour redescendre et rejoindre l'autoroute qui nous ramènera à Tokyo. Petite pause en chemin dans une aire d'autoroute. Au cas où vous auriez oublié de rapporter de votre voyage la ou les spécialités régionales, les magasins autoroutiers vous offrent une dernière chance. Cette fois, c'est mon ADN normand (bâtard breton pour les Normands, bâtard normand pour les Bretons, je suis le produit d'une histoire familiale shakespearienne...) qui s'agite. La raison?...
Cheesecake au... camembert! |
Traitreusement, à peine revenus à Kawasaki, la moitié féminine de notre équipée décide de passer par un magasin de chaussures... Peut-être pour me soigner de ce vicieux coup de poignard dans le dos, nos amis nous emmènent dans un restaurant spécialisé dans le yakiniku, id est le barbecue à la japonaise. Je le confesse: je suis trop occupé à me goinfrer pour prendre des photos... La soirée s'achève par une séance photo de ces dames dans un purikura. C'est beau de savoir rester jeune. Pendant ce temps, un client remporte le jackpot au pachinko: le bruit incessant des centaines de pièces tombant en cascade dans son escarcelle me raccompagne jusqu'à l'appartement.
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