Toute bonne série policière repose sur un certain de nombre de conditions destinées à maintenir le public en haleine, voire également à le conforter dans un schéma connu. Mais que se passerait-il si les protagonistes de ladite série avaient conscience d'être les acteurs d'une production conçue pour distraire le téléspectateur? C'est ce que Meitantei no Okite propose de découvrir avec un sens certain de la dérision à l'égard d'un genre policier dont les recettes sentent souvent le réchauffé.
Tenkaichi Daigoro (Matsuda Shota) est donc ce Grand Détective, forcément excentrique, dont l'arrivée providentielle et le génie - mettez ici autant de guillemets que vous voulez... - permettent de résoudre avec élégance les mystères auxquels la police se heurte et de découvrir le coupable. Il est entouré d'un capitaine de police, Okawara Banzo (Kimura Yuichi), spécialiste des conclusions hâtives et fausses destinées à valoriser les brillantes déductions du héros, et d'une jeune inspectrice, Fujii Mana (Kashii Yuu), frais émoulue, dont le rôle consiste naturellement à tomber peu à peu amoureuse du personnage principal. Cette dernière découvre avec les téléspectateurs le fonctionnement de ce monde dont les protagonistes s'évertuent jusqu'à l'absurde à proposer des intrigues respectant les clichés du genre. Ainsi notre trio aura-t-il le droit d'être confrontés aux fameux mystères de la chambre close, de l'arme du crime mystérieusement volatilisée, du message du mourant, du parfait alibi, etc.
Ce qui rend ces enquêtes résolument comiques, c'est qu'il ne s'agit pas tant d'arrêter les criminels et de faire la lumière sur les affaires, que de respecter les règles qui sous-tendent les différents types de mystères. Plus facile à dire qu'à faire! Notamment pour un capitaine Okawara qui prend très à cœur son rôle de faire-valoir, s'ingéniant ainsi à prendre les décisions les plus saugrenues, à encourager discrètement un Tenkaichi très sensible aux critiques et à tordre les éléments qui ne vont pas dans le sens des déductions du Grand Détective. Celui-ci a en effet l'habitude de régler ses enquêtes en s'appuyant non sur des preuves, mais sur ce qui lui semble concorder avec les règles classiques du genre... quitte à être complètement à côté de la plaque! Le burlesque de la situation tourne parfois littéralement à la grosse farce, par exemple lorsque Tenkaichi s'auto-persuade d'être face à une séduisante et délicate jeune femme et non à un suspect masculin affreusement mal déguisé. Que dire de cet autre épisode où, réalisant qu'il s'agit d'une affaire du type "dix petits nègres", il attend tranquillement que les morts s'accumulent pour ne pas briser le suspense en arrêtant trop tôt l'assassin? Au milieu de ce joyeux bazar, l'inspectrice Fujii Mana tente de conserver un semblant de rationalité en s'attaquant de manière logique aux enquêtes, ce qui, au final, ne lui rapporte que les réprimandes de ses partenaires, désolés par tant d'amateurisme. Régulièrement, les trois protagonistes se réfugient dans une antichambre-mystère bizarroïde, dans laquelle ils peuvent laisser libre cours à leurs frustrations et se disputer à loisir sur le meilleur moyen de résoudre l'énigme en cours en respectant les impératifs du genre.
Bien évidemment, pour apprécier Meitantei no Okite, il ne faut pas être allergique au burlesque et au surjeu qui forment les piliers sur lesquels repose cette comédie. J'avouerai pour ma part avoir mis un peu de temps avant de me laisser aller au rire, mais j'y ai finalement cédé, en particulier sous les assauts du capitaine Okawara, qui, plus encore que le Grand Détective Tenkaichi, s'avère absolument irrésistible. La façon malicieuse et pertinente dont ce drama se moque des clichés des séries policières ne manque pas de sel pour peu qu'on les apprécie: on peut alors s'amuser des détournements dont lesdits clichés font l'objet. Une petite leçon d'humilité pour un genre et son public - dont je fais partie - qui se laissent parfois aller à un peu trop de sérieux. Il faut également y ajouter les nombreux et amusants clins d’œil à destination de séries policières à succès japonaises, voire américaines. Autant d'éléments positifs qui permettent de passer outre quelques longueurs et un certain manque de rythme. Faute de suspense, évidemment, et parce que les bouffonneries s'apprécient plus lorsqu'on en évite l'indigestion, plutôt que de dévorer les épisodes, j'ai regardé Meitantei no Okite en dilettante, lorsque l'envie me prenait d'un moment de détente.
A moins d'être particulièrement sensibles au burlesque japonais, il est à craindre qu'un nombre non-négligeable de téléspectateurs passent à côté de cette satire. Toutefois, original et drôle, ce drama s'imposera comme un incontournable pour tous les amateurs de séries policières prêts à rire de leur genre préféré.
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7/10 : At least worth checking out.
The complete details about Meitantei no Okite on drama-wiki
Meitantei no Okite with English subs
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mardi 15 novembre 2011
mercredi 27 janvier 2010
Bara no nai Hanaya
La simple compréhension du titre de cette série donnera aux japanophones une longueur d'avance pour comprendre que le thème de ce drama ne porte pas sur les violences exacerbées en milieu urbain. Quoique? Les séries à l'eau de rose, sans mauvais jeu de mots, reposent souvent sur des personnages portant en eux leur lot de souffrances.
En l'occurence, Bara no nai Hanaya nous propose de suivre l'histoire d'un père et de sa fille vivant modestement du commerce de fleurs. La rencontre du premier, Shiomi Eiji (Katori Shingo), avec une ravissante aveugle, Shirato Mio (Takeuchi Yuko) , constitue l'amorce d'une réaction en chaine où l'amour, l'amitié et l'affection s'opposent à la mécanique implacable d'une terrible machination. Exprimé ainsi, les allergiques aux éditions Harlequin fuiront sans pousser plus loin leur intérêt. Et ils auront tort. Car ce drama ne manque pas de qualités, à commencer par son ambiance apaisante, presque bucolique, servant de décor aux nombreux rebondissements qui empêchent la série de se traîner sur un rythme désespérant. A noter en effet que, malgré une trame dont les éléments semblent des plus banals, le scénario en lui-même a étonnamment bien accroché le téléspectateur peu amateur de romance que je suis. L'essentiel, cependant, repose avant tout sur la richesse d'un casting de grande qualité.
En l'occurence, Bara no nai Hanaya nous propose de suivre l'histoire d'un père et de sa fille vivant modestement du commerce de fleurs. La rencontre du premier, Shiomi Eiji (Katori Shingo), avec une ravissante aveugle, Shirato Mio (Takeuchi Yuko) , constitue l'amorce d'une réaction en chaine où l'amour, l'amitié et l'affection s'opposent à la mécanique implacable d'une terrible machination. Exprimé ainsi, les allergiques aux éditions Harlequin fuiront sans pousser plus loin leur intérêt. Et ils auront tort. Car ce drama ne manque pas de qualités, à commencer par son ambiance apaisante, presque bucolique, servant de décor aux nombreux rebondissements qui empêchent la série de se traîner sur un rythme désespérant. A noter en effet que, malgré une trame dont les éléments semblent des plus banals, le scénario en lui-même a étonnamment bien accroché le téléspectateur peu amateur de romance que je suis. L'essentiel, cependant, repose avant tout sur la richesse d'un casting de grande qualité.
A tout seigneur, tout honneur, le fleuriste interprété par Katori Shingo, sans doute pas le meilleur acteur des SMAP mais tête d'affiche de cette série, mérite qu'on s'y attarde. Shiomi Eiji représente l'exemple-type d'un personnage introverti au cœur généreux. Trop introverti et trop généreux en fait, au point que son désintéressement, son sens de la culpabilité et son don de soi remettraient quasiment en cause sa crédibilité. Existe-il vraiment de par ce monde des êtres aussi désintéressés, empathiques, généreux, capables de subir les pires coups et avanies sans jamais se rebeller? Cet excès dans la gentillesse finirait presque par passer pour une passivité face au destin, certes apparemment plus prégnante dans les sociétés asiatiques qu'occidentales, mais propre à exaspérer le téléspectateur. On s'attendrait presque à voir "O Hanaya-san" finir cloué sur une croix plantée sur le mont Fuji. Takeuchi Yuko (vu notamment dans Pride), pour sa part, réalise une prestation de très haute volée dans la peau d'un personnage aux multiples facettes. La fragilité de sa condition d'aveugle est particulièrement perceptible, mais son rôle déborde heureusement de ce cadre pour offrir une panoplie plus complète à son caractère. Toute une galerie de personnages secondaires fort bien joués vient enrichir l'univers de cette série, de la jolie maîtresse d'école (Shaku Yumiko) au jeune dilettante (Matsuda Shota), en passant par un père torturé (Miura Tomokazu) et une grand-mère de substitution (Ikeuchi Junko), sans oublier l'ami fidèle et de bon conseil (Terajima Susumu). A leurs mesures, tous sont touchants dans l'expression de leurs sentiments, ceux-ci s'exprimant notamment en réaction et à l'aune des actes du personnage principal.
Et puis, il y a Yagi Yuki au sujet de laquelle je me permets de soumettre la théorie suivante. Un jour, les scientifiques japonais ont réussi à synthétiser le concept, désormais répandu jusqu'en Occident, du "Kawaii" et à lui donner chair. Le fruit de leurs expériences s'appelle Yagi Yuki, l'arme absolue de la mignonitude. J'ai beau être relativement indifférent à la gagatisation qui frappe les personnes de ma génération vis-à-vis des enfants, je dois avouer qu'il est difficile de ne pas fondre devant la petite Shizuku, d'autant plus que les scénaristes ont pris le soin d'en faire un personnage doté d'un vrai caractère et apportant une réelle valeur ajoutée à la série.
Au final, comment juger Bara no nai Hanaya, entre un scénario prenant mais peu crédible et un casting talentueux mais conduit par une figure christique peu vraisemblable? Pour résoudre cette contradiction, je crois qu'il faut redonner à cette série son caractère de fiction. Il s'agit ni plus ni moins que d'une fable, destinée à nous toucher, ce pour quoi ce drama est parfaitement armé, voire à nous faire réfléchir. Sur ce dernier point, les coups du sort et les choix subséquents de Shiomi Eiji nous mettent en effet face à nous-mêmes, à nos petites lâchetés et renoncements, à ces demi-vérités que nous nous racontons parfois sur nous-mêmes. Bien sûr que nous ne sommes pas aussi bons, purs et généreux que lui! Le serions-nous que ce monde-ci ne nous épargnerait pas. Alors nous nous protégeons en gardant nos cœurs à distance: ne prenons pas le risque de souffrir! Pourtant - qui sait? - si nous avions un tout petit peu moins peur des épines... Peut-être que?
7/10 : At least worth checking out.
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7/10 : At least worth checking out.
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JDrama,
Katori Shingo,
Matsuda Shota,
Takeuchi Yuko
vendredi 19 décembre 2008
Hana Yori Dango
Il faut parfois savoir prendre des risques et s’essayer à des genres ne correspondant pas a priori à ses goûts : on n’est jamais à l’abri d’une surprise. En l’occurrence, il s’agissait de s’essayer à l’adaptation télévisuelle d’un shoujo, genre que j’apprécie habituellement assez peu. Le résultat de cette expérience s’avéra mitigé.
J’avais beaucoup ri devant l’animé « Host Club » où une jeune fille de basse extraction tombait entre les mains d’une bande de jeunes dilettantes fabuleusement riches. Le décalage entre eux se révélait souvent hilarant. Sur un scenario relativement semblable, Hana Yori Dango a rarement réussi à m’arracher un rire. Cette série possède pourtant un atout indéniable en la personne de la jeune et dynamique actrice Inoue Mao, dans le rôle de Makino Tsukushi, lycéenne désargentée en guerre contre les « F4 », groupe des 4 lycéens – Domyoji Tsukasa (Matsumoto Jun), Hanazawa Rui (Oguri Shun), Nishikado Sojiro (Matsuda Shota), Mimasaka Akira (Abe Tsuyoshi) – les plus populaires de l’établissement, héritiers de puissantes familles et implacables tyrans régnant sur leurs condisciples. Le problème réside justement dans ledit groupe, en particulier dans le personnage de Domyoji Tsukasa. Primo, « Matsumoche » est laid, et si on ne peut rien contre la nature (quoique… demandez son avis à Kame-Chan), c’est assez problématique dès lors qu’il est censé incarné un tombeur. Secundo, on aurait pu espérer que le physique soit compensé par une personnalité intéressante… or, il se produit exactement l’inverse. Le personnage qu’il incarne est affreusement plat, inintéressant et limité : rien de plus qu’un gamin gâté et borné. Le scénariste a échoué a lui donner de la profondeur, en dépit d’efforts méritoires pour distiller des tensions avec une implacable figure maternelle (Kaga Mariko) et de quelques scènes de bravoure tombant comme un cheveu sur la soupe.
J’avais beaucoup ri devant l’animé « Host Club » où une jeune fille de basse extraction tombait entre les mains d’une bande de jeunes dilettantes fabuleusement riches. Le décalage entre eux se révélait souvent hilarant. Sur un scenario relativement semblable, Hana Yori Dango a rarement réussi à m’arracher un rire. Cette série possède pourtant un atout indéniable en la personne de la jeune et dynamique actrice Inoue Mao, dans le rôle de Makino Tsukushi, lycéenne désargentée en guerre contre les « F4 », groupe des 4 lycéens – Domyoji Tsukasa (Matsumoto Jun), Hanazawa Rui (Oguri Shun), Nishikado Sojiro (Matsuda Shota), Mimasaka Akira (Abe Tsuyoshi) – les plus populaires de l’établissement, héritiers de puissantes familles et implacables tyrans régnant sur leurs condisciples. Le problème réside justement dans ledit groupe, en particulier dans le personnage de Domyoji Tsukasa. Primo, « Matsumoche » est laid, et si on ne peut rien contre la nature (quoique… demandez son avis à Kame-Chan), c’est assez problématique dès lors qu’il est censé incarné un tombeur. Secundo, on aurait pu espérer que le physique soit compensé par une personnalité intéressante… or, il se produit exactement l’inverse. Le personnage qu’il incarne est affreusement plat, inintéressant et limité : rien de plus qu’un gamin gâté et borné. Le scénariste a échoué a lui donner de la profondeur, en dépit d’efforts méritoires pour distiller des tensions avec une implacable figure maternelle (Kaga Mariko) et de quelques scènes de bravoure tombant comme un cheveu sur la soupe.
En conséquence, cette série, tournant autour de la naissance et du développement de l’idylle Domyoji/Makino, perd vite son intérêt tant cette dernière paraît improbable. Aucun des neuf épisodes ne permet de crédibiliser l’inexplicable, à savoir comment Makino a pu tomber amoureuse d’un Domyoji aussi moche qu’imbécile. Hormis plusieurs scénettes sympathiques, notamment le concours ToJ (épisodes 8 & 9) embellie de la présence du mannequin Sakai Ayana (accessoirement épouse de Tetsu, bassiste de L’Arc~en~Ciel… si, si !), ne reste au final du visionnage d’Hana Yori Dango qu’une question : dois-je vraiment renoncer à tenter d’apprécier les shoujo ?
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6/10 : That wasn’t too bad, I guess. But never worth a rewatch.
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