mardi 21 avril 2009

Sekai no Chuushin de, Ai wo Sakebu


Parmi les différents genres coexistant au sein des dramas, la catégorie des drames humains occupe une place considérable et propose régulièrement aux amateurs des séries de bonne facture. Adaptation d’un roman écoulé à plus de 3 millions d’exemplaires, Sekai no Chuushin de, Ai wo Sakebu en constitue un parfait exemple.

En 2004, Saku survit avec la mémoire du décès d’Aki, adolescente dont il était amoureux et emportée par une leucémie 17 ans plus tôt. Au fil des épisodes, ses souvenirs vont nous conduire à revivre avec lui et ses proches la terrible agonie vécue par la jeune fille. Loin de chercher à simplement nous apitoyer via un pathos larmoyant, ce drama évite l’écueil du voyeurisme et fait preuve d’une réelle finesse dans le traitement de ses personnages. Entre incompréhension, courage, espoir et sentiment d'injustice, Ayase Haruka (Aki) s'avère convaincante dans le rôle de cette jeune fille qui, face à la maladie, ne sait plus si elle doit se battre ou abandonner. On ne pourra manquer le caractère saisissant de sa transformation physique, de l’adolescente banale à la créature malade des derniers épisodes. Tezuka Satomi et Miura Tomokazu offrent également une prestation remarquée dans ce rôle de parents impuissants à soulager la douleur physique et morale de leur fille. De façon générale, les seconds rôles livrent une prestation convaincante, apportant une réelle crédibilité à l’ensemble de cette histoire qui se joue non seulement dans le passé, mais aussi dans le présent.


Un présent qui pose la question de la mémoire et du poids du chagrin. Saku (Ogata Naoto) est littéralement torturé par le souvenir d’Aki, au point que ses larmes ne semblent plus être versées pour elle, mais pour lui-même, incapable qu’il est de vivre le moindre jour sans revivre l’agonie de son amour perdu. Entre l’envie de vivre enfin et celle de garder intacte la mémoire d’Aki, Saku est un être dont la souffrance intemporelle ne peut que nous toucher. Si l’oubli représente sans doute le meilleur des remèdes aux traumatismes des êtres, il n’en est pas moins parfois une potion bien amère.

Le seul bémol aurait pu être la prestation de Yamada Takayuki (Saku en 1987), mais, fort heureusement, son habituelle inexpressivité ne s’étend pas aux scènes les plus dramatiques. En conséquence, sous tous ses aspects, Sekai no Chuushin de, Ai wo Sakebu se révèle comme une série, certes mélodramatique par son sujet, mais au ton juste. A voir et à ressentir.

---




8/10 : Somehow I really enjoyed that one. Personal fave.



lundi 20 avril 2009

Kisarazu Cat's Eye


J’ai beau m’intéresser au Japon depuis un temps certain, il me faut bien reconnaître que de nombreux éléments de la culture nipponne me sont encore totalement étrangers. C’est du moins ce que cette comédie a semblé démontrer, à ma plus grande confusion.

Après l’exceptionnel Ikebukuro West Gate Park, le trio Kudo Kankuro (scénariste) - Isoyama Aki (productrice) - Kaneko Fuminori (metteur en scène) se reforme pour proposer au public une comédie déjantée portée par des personnages loufoques. Principal protagoniste de l’histoire, Bussan (Okada Junichi), âgé de 21 ans, apprend qu’il se meurt d’un cancer et demande à ses amis Bambi (Sakurai Sho), Ani (Tsukamoto Takashi), Ucchie (Okada Yoshinori) et Masta (Sato Ryuta) de l’aider à vivre pleinement les six derniers mois de sa vie. Pour cela, quoi de mieux que l’excitation procurée par le vol ? Robin des Bois des temps modernes, les Kisarazu Cats volent aux riches, aux mafieux et aux malhonnêtes au prétexte de les punir… et de divertir le téléspectateur. Tout le problème est là. Un occidental du XXIème siècle aura sans doute du mal à suivre cette farce fondée sur une exagération continue du jeu des acteurs : mimiques (notamment faciales) portées au comble de l’excès, innombrables cris transformés en hurlements, personnages psychotiques, etc.

Ainsi, alors que les promoteurs de Kisarazu Cat's Eye, selon leur habitude, nous dévoilent le Japon moderne sous un angle sévèrement moins aseptisé que celui que nous offrent généralement les dramas, alors que les guests stars (Aikawa Sho, Kishidan, Tsumabuki Satoshi…) sont prometteuses, alors que la réalisation est réellement de qualité, mon sentiment dominant est d’être passé complètement au travers de cette série. Comment en effet apprécier une comédie quand on n’en saisit pas l’humour ?


---




6/10 : That wasn’t too bad, I guess. But never worth a rewatch.