L'objet de ce programme consiste donc à mettre en valeur le soutien moral que les Japonais apportent à leurs compatriotes victimes des éléments et/ou des problèmes rencontrés à la centrale nucléaire de Fukushima. Les lycéens étant, plus que les adultes, dans une capacité réduite à offrir une aide matérielle ou monétaire, il est intéressant de pouvoir observer ce type d'initiatives. Certains épisodes précédents de la série de documentaires "FORWARD", en plus de faire un peu de publicité à Canon (mais on sait comment fonctionne le petit écran nippon), avaient déjà illustré à quel point la photographie peut être un outil pertinent pour transmettre ses sentiments à autrui. Par conséquent, la mobilisation de clubs de photographie dans de nombreux lycées, répartis dans tout le pays, pour créer un beau livre destiné aux victimes fait tout à fait sens. Les milliers de photographies collectées sont tout simplement des messages de soutien écrits par des passants acceptant d'être photographiés en portant leurs petites pancartes d'encouragement. Voilà une belle initiative, qui méritait certainement d'être saluée! On relève d'ailleurs que la mobilisation de ces lycéens est prise au sérieuse par leurs aînés, puisque le résultat de leur travail se voit exposé dans des lieux publics, mais également lors d'un Salon professionnel dédié à la photographie.
Les réalisateurs du documentaire ont également pris le soin d'ajouter une touche plus intimiste, et à mon sens très juste, à ce reportage. En suivant l'une de ces photographes en herbe, on découvre une jeune fille d'une grande timidité pour laquelle ce projet représente un moyen de communiquer ses sentiments personnels, mais également de créer des liens avec les autres lycéens investis dans cette action généreuse.
A contrario, on a assez peu vu les récipiendaires de ce projet id est les victimes et l'accueil que celles-ci peuvent lui réserver. Peut-être parce qu'en ce début d'année 2012, l'ouvrage final était encore sous presse? Mais je pointerais alors, dans cette hypothèse, une sortie prématurée de ce reportage. Bien évidemment, on se doute que les victimes de la catastrophe du 11 mars 2011 ne peuvent qu'être touchées par la mobilisation de ces jeunes et les encouragements prodigués par leurs compatriotes résidant aux quatre coins du Japon. Néanmoins, j'ai été légèrement démangé par une petite inquiétude: s'agissait-il, via ce reportage quasiment mono-centré sur ces lycéens, de flatter quelque peu l'égo nippon en montrant à quel point sa population est active et sensible aux sorts de ses victimes? Peut-être aurait-il fallu passer un peu plus de temps sur la réaction des victimes et percevoir ainsi davantage tout l'intérêt du soutien moral qui leur est encore si nécessaire une longue année après les faits.
La critique peut sembler un peu facile et dure, mais, qu'on se rassure, il s'agit bien d'une interrogation et non pas d'une condamnation, le témoignage de ce genre d'actions ayant de toute façon un réel intérêt. Tout en gardant un œil critique, on ne peut en effet que respecter et saluer les efforts du Japon pour se reconstruire et communiquer au monde les sentiments qui l'animent.
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