Au Japon, le 14 mars est la date du "White Day", journée au cours de laquelle les hommes remercient par des cadeaux les femmes qui leur ont offert des chocolats à la Saint Valentin. Si on se fie à la page d'accueil de Google, il s'agit également de la date de naissance et de décès (!) de Yoshizawa Akira, maître es origami. Comme je n'ai pas encore eu le plaisir de visionner une série sur l'art japonais du pliage, le sujet de ce billet sera donc l'un des plus célèbres dramas romantiques de la télévision japonaise, Love Generation.
On ne saurait faire plus explicite que le titre de cette série... Audience moyenne: 30.7%. Premier rôle: Kimura Takuya. Tels sont les deux points qui m'ont conduit à vaincre mes réticences pour regarder ce drama. Il faut dire, qu'en sus de son titre, le synopsis ne manquait pas de m'inquiéter. Jugez plutôt. Katagiri Teppei, jeune publicitaire, est expédié au service commercial où il retrouve l'inconnue d'une nuit, Uesugi Riko, qui lui mène la vie dure avant de tomber peu à peu amoureuse de lui. Manque de chance, Teppei se révèle toujours entiché de son ex, Mizuhara Sanae, qu'il retrouve par hasard et dont il apprend qu'elle sort maintenant avec son frère aîné, Katagiri Soichiro. Ouf! Vous pouvez ajouter à ces protagonistes, quelques personnages secondaires qui jetteront leur dévolu sur l'un ou l'autre des membres de ce quatuor et vous aurez une idée du triang... carr... hexago... bref, du bazar amoureux auquel le téléspectateur se voit confronté au cours des 11 épisodes de Love Generation.
Plus sérieusement, cette série me semble en dire beaucoup sur la jeunesse japonaise des 90's. Riko, Teppei et leurs amis sont de jeunes adultes libérés et de leur temps: ils sortent, boivent, s'amusent, draguent voire couchent. La sexualité est d'ailleurs évoquée de façon beaucoup plus ouverte que dans les dramas actuels. Ils sont à l'opposé d'un modèle plus rangé, dont l'une des incarnations est bien sur le couple traditionnel. L'affection est présente dans la formation de celui-ci, mais, semble-t-il, à part égale avec la raison. Or, ce que cette génération, représentée par les deux personnages principaux, recherche n'est autre que la grande histoire d'amour, celle des films, des romans, celle où la raison se voit balayée par la passion. Cette irrationalité du sentiment amoureux représente le fil conducteur de l'attitude des protagonistes de cette série. Retenue, contrôle de soi, répression de ses sentiments profonds... le message de Love Generation se révèle limpide: de telles constructions morales ou sociales s'écroulent devant le caractère irrésistible de l'amour. Preuve en est que même l'archétype du couple japonais tel qu'il est valorisé dans la société nippone, incarné par Sanae et Soichiro, s'en trouve plus que chahuté.
De cet amour en forme d'absolu résulte d'autres sentiments: la peur, la jalousie, la souffrance... Plus on aime, plus on craint d'être blessé par l'absence ou le mensonge, le risque étant de voir cette peur prendre le dessus sur tout ce que la relation amoureuse peut générer de bon et de beau. Ce drama a le mérite de ne pas se satisfaire de l'admiration et de l'attirance naturellement ressenties à l'égard du sentiment amoureux. Il en montre les pièges et les contraintes, mais également ce qui constitue le remède aux doutes et aux souffrances des êtres transis d'amour: la confiance. A une relation qui s'éveille se trouve souvent liée une intensité incomparable du sentiment amoureux, mais c'est également le moment où le couple peut s'avèrer le plus fragile. Il se découvre à peine alors même que la confiance est l’œuvre du temps. Love Generation ne manque pas de le rappeler avec justesse, même si, pour mettre en exergue cette valeur-clé, la série n'hésite parfois pas à user et abuser de ressorts scénaristiques un peu faciles.
J'en profite d'ailleurs pour faire un court encart sur la question de la pomme, qui ne manquera pas d'interloquer ceux qui visionneront ce drama. En effet, une pomme de cristal apparaît pratiquement à chaque plan de cette série avec pour ambition de symboliser la fragilité de l'amour. Il semblerait qu'aux yeux de certains, la pomme ait une forme de cœur et je ne ferai pas l'insulte aux lecteurs d'expliquer le symbolisme du cristal. Autre conséquence, ladite pomme de cristal participe du générique probablement le plus kitsch de toute l'histoire de la télévision japonaise. Vous êtes prévenus.
Pour revenir sur les acteurs, j'ai, bien évidemment, accroché à celui de Teppei, joué par Kimura Takuya. En 1997, KimuTaku possède déjà la présence et le naturel qui lui donnent son indéniable charisme. Son personnage de jeune adulte est globalement réaliste: il aime s'amuser, a son petit caractère, se révèle parfois un peu boudeur, un peu obsédé, tour à tour moqueur, charmeur, sensible, et parfois hésitant et perdu entre des sentiments contradictoires. J'ai eu plus de mal avec Uesugi Riko, le personnage incarné par Matsu Takako. Son caractère versatile m'a plus d'une fois laissé dubitatif. Pour écrire même les choses crûment: quelle emmerdeuse! Cependant ma compréhension a grandi au fur et à mesure que sa sensibilité d'écorchée vive se dévoilait, sans compter que l'alchimie du couple vedette s'avère très réussie. Difficile de reconnaître Uchino Masaaki dans Soichiro, personnage aussi terne que les rôles de cet acteur furent extravagants dans Rinjo ou JIN. Victime des déchirements entre ses envies et son devoir, ce personnage sans charisme s'avère intéressant par le coup ainsi porté à un certain archaïsme, voire à une certaine hypocrisie, du couple traditionnel, respecté socialement mais parfois oublieux des ressorts du cœur humain. J'en finirai, un peu sèchement, avec le personnage de Mizuhara Sanae, joué par Junna Risa, qui m'a laissé parfaitement insensible. Difficile d'éprouver beaucoup d'empathie pour un protagoniste aussi fade.
Quelques compléments avant de conclure. Si les sentiments éprouvés par Katagiri Teppei sont portés aux nues par Love Generation, sa construction en tant qu'adulte responsable sent le conformisme à plein nez. Dommage que le drama ne se révèle pas aussi revendicatif sur ce point qu'il l'est sur la jouissance des passions amoureuses. A contrario, la meilleure amie de Riko, incarnée par Fujiwara Norika (Miss Japon 1992), joue ouvertement de ses charmes pour attirer les hommes dans son lit, y compris ceux des autres, ce qui en fait un personnage provocant et pas forcément très moral mais qui ne semble pourtant pas le moins du monde condamné par ses pratiques. Apparemment, une sexualité débridée est plus recevable sur le petit écran japonais qu'un écart au modèle social du bon travailleur nippon. Au débit de ce drama, on relève également l'emploi réellement abusif des coïncidences malheureuses: elles constituent le gros point faible du scenario.
Sur la forme, il faut avouer que la série fait son âge, même si son réalisme de fond, rafraîchissant eu égard aux romances aseptisées de ces dernières années, aide à surmonter ce défaut. On note que le thème principal, composée des chansons jumelles Hear me Cry par Cagnet et True True par meo, réussit parfaitement à introduire, au cours des nombreuses scènes où il intervient, un sentiment de grande mélancolie.
Une certaine pudeur fait qu'il n'est pas forcément aisé d'écrire sur un sujet tel que l'amour, mais la façon dont ce sentiment est abordé et offert par Love Generation mérite à mon sens qu'on s'y attarde. Ce drama n'entre pas dans la catégorie de mes séries préférées, mais sa sincérité m'a interpellé et m'incite à le recommander à tous ceux et celles qui apprécient les œuvres qui savent (bien) parler d'amour.
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7/10 : At least worth checking out.
The complete details about Love Generation on drama-wiki
Love Generation with English subs
mercredi 14 mars 2012
lundi 5 mars 2012
Saitou-san
Dans mes précédentes notes, j'ai souvent relevé le rôle des femmes et la place qui leur semble accordée dans les dramas et, par voie de conséquence, possiblement dans la société japonaise. Eu égard à ce qu'il me semble percevoir de ladite société, il m'a régulièrement semblé que les séries n'hésitaient pas à mettre les femmes à l'honneur en proposant des personnages féminins sortant des sentiers battus et souvent plus décidés, courageux ou intelligents que leur contre-partie masculine. Saitou-san est un drama totalement consacrée aux Japonaises et ce qu'il nous en dit m'a, pour le coup, laissé interloqué et dubitatif.
La famille Mano, composée d'un couple et de leur jeune fils, s'installe dans son nouveau quartier et la préoccupation première de son élément féminin, Wakaba (incarnée par Mimura), consiste à se faire bien voir de son nouveau voisinage. Dans ces circonstances, elle se trouve quelque peu indécise entre cet impératif et son attirance pour Saitou Masako (jouée par Mizuki Arisa), une mère de famille qui n'hésite pas à mettre les points sur les "i" à toutes les personnes qui s'écartent un tant soit peu des règles, qu'il s'agisse de femmes du quartier, de personnes âgées, de lycéens, de voyous ou autres. Intégrant le petit univers des mères de famille dont les enfants sont scolarisés à l'école maternelle du quartier, Mano Wakaba se trouve rapidement devoir choisir entre cette femme isolée et le front uni formé par toutes les autres.
Il est assez amusant d'observer que, dans une société aussi policée que le Japon, la personne qui défend les règles peut facilement se trouver déjugée pour le trouble qu'elle crée à la quiétude publique. Ainsi, si Saitou-san reçoit les applaudissements de passants anonymes pour avoir admonesté un homme ayant brulé par inadvertance avec sa cigarette le visage d'un enfant, elle se voit presque expulsée de l'école par les mères du quartier pour ne pas avoir fermé les yeux sur les déprédations provoquées par une bande de lycéens en maraude! Bien évidemment, ces petites lâchetés qui poussent à jouer l'ignorant par peur des représailles ne sont pas exclusives aux femmes au foyer japonaises! Malheureusement, ce comportement s'avère des plus courants, là-bas, ici ou ailleurs. Le parti-pris systématique pour le profil bas de la part des femmes interprétées à l'écran n'en donne cependant pas une bien belle image. On peut d'ailleurs ajouter à ce tableau machiste, la récurrence des piaillements, l'absence de sang froid devant les évènements sortant de l'ordinaire, etc. On peut penser qu'il s'agit ainsi de particulièrement mettre en valeur le personnage de Saitou-san... ou que peut-être cela participe d'une représentation générale de la femme japonaise. J'y reviendrai. Ce drama se révèle en tout cas, sur ce point, comme une leçon de courage, portée par un personnage dont la motivation repose sur un beau principe: si nous voulons que les enfants soient des personnes de bien, il faut leur enseigner par l'exemple le respect de certaines règles. S'agissant de la société japonaise, on peut estimer que l'ensemble normatif ressemble parfois à un carcan, mais l'idée générale n'en reste pas moins recevable, du moins de mon point de vue. Oui, je suis probablement un affreux réactionnaire...
Mais peut-être pas autant que les scénaristes, producteurs et autres personnes ayant commis Saitou-san. Les interprètes de cette série ne jouent en effet pas des femmes. Elles jouent des mères. Et la dichotomie entre ces deux états est fondamentale, à un point difficilement imaginable. Leur vie se révèle totalement et exclusivement concentrée sur leur progéniture. Elle est rythmée par les horaires de l'école et le moindre incident impliquant les enfants représente un drame ou un scandale, quand il ne provoque pas des réunions parentales, pardon, "matriarcales" à répétition. Tout ce qui survient à l'école de près ou de loin fait l'objet de commérages lors de la pause thé que ces mères de famille s'offrent en groupe compact, leur vie sociale se limitant à ce bien petit horizon. De fait, lorsque les charmants bambins sont en classe, la mère devient femme de ménage et intendante. Leur univers s'en trouve étriqué de façon impressionnante! Rien n'indique que ces personnes s'accordent du temps pour lire, sortir, se cultiver, en somme consacrer du temps à leur propre développement personnel et intellectuel. Leur énergie, comme leurs pensées, se focalisent uniquement sur l'enfant, son éducation, ses besoins et les grandes ambitions que la mère porte envers son rejeton. Le couple mère-enfant écrase d'ailleurs complètement celui formé avec le mari, celui-ci se trouvant relégué, au mieux, comme support moral pour fin de journée. On note d'ailleurs, que ces mères ne semblent plus guère porter d'attention à leur féminité: habillées et coiffées à la diable à peu près en toute circonstance, elles deviennent des êtres asexués pour lesquels j'imagine difficilement qu'on puisse ressentir une grande attirance.
Ce qui m'interpelle dans Saitou-san tient à ce que cette série a été faite pour que le public s'y retrouve. Par voie de conséquence, même en se gardant de généraliser et en tenant compte de la thématique du drama, la mère de famille telle qu'elle y est représentée ne doit pas être loin de la réalité, d'autant plus si on en croit les jolis scores d'audience décrochés par la série. J'imagine que les opinions sur la posture de ces Japonaises divergent selon la place qu'on trouve adéquate d'accorder à ce rôle de mère de famille. Je garderai donc mes réflexions pour moi, même si on aura compris que je suis plutôt porté à croire que l'être humain, quel que soit son genre, peut regarder vers des horizons plus élargis. Quoi qu'il en soit cette série a le mérite de provoquer lesdites réflexions et c'est bien en cela qu'elle peut valoir le coup d’œil.
Pas plus que cela d'ailleurs, car, si l'histoire se suit sans déplaisir, les principales protagonistes étant plutôt sympathiques, elle demeure plutôt convenue, sans surprise, terre-à-terre, voire un peu ridicule comme lorsqu'une armée de "shibuyettes" déboule avec seaux et balais pour nettoyer bénévolement des graffitis tagués sur l'école... quels pouvoirs de persuasion ont les leçons de morale de Saitou-san! J'en souris encore. En somme, une série à réserver essentiellement aux sociologues en herbe intéressés par le rôle réservé à la femme, sinon dans la société japonaise, du moins sur son petit écran.
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7/10 : At least worth checking out.
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La famille Mano, composée d'un couple et de leur jeune fils, s'installe dans son nouveau quartier et la préoccupation première de son élément féminin, Wakaba (incarnée par Mimura), consiste à se faire bien voir de son nouveau voisinage. Dans ces circonstances, elle se trouve quelque peu indécise entre cet impératif et son attirance pour Saitou Masako (jouée par Mizuki Arisa), une mère de famille qui n'hésite pas à mettre les points sur les "i" à toutes les personnes qui s'écartent un tant soit peu des règles, qu'il s'agisse de femmes du quartier, de personnes âgées, de lycéens, de voyous ou autres. Intégrant le petit univers des mères de famille dont les enfants sont scolarisés à l'école maternelle du quartier, Mano Wakaba se trouve rapidement devoir choisir entre cette femme isolée et le front uni formé par toutes les autres.
Il est assez amusant d'observer que, dans une société aussi policée que le Japon, la personne qui défend les règles peut facilement se trouver déjugée pour le trouble qu'elle crée à la quiétude publique. Ainsi, si Saitou-san reçoit les applaudissements de passants anonymes pour avoir admonesté un homme ayant brulé par inadvertance avec sa cigarette le visage d'un enfant, elle se voit presque expulsée de l'école par les mères du quartier pour ne pas avoir fermé les yeux sur les déprédations provoquées par une bande de lycéens en maraude! Bien évidemment, ces petites lâchetés qui poussent à jouer l'ignorant par peur des représailles ne sont pas exclusives aux femmes au foyer japonaises! Malheureusement, ce comportement s'avère des plus courants, là-bas, ici ou ailleurs. Le parti-pris systématique pour le profil bas de la part des femmes interprétées à l'écran n'en donne cependant pas une bien belle image. On peut d'ailleurs ajouter à ce tableau machiste, la récurrence des piaillements, l'absence de sang froid devant les évènements sortant de l'ordinaire, etc. On peut penser qu'il s'agit ainsi de particulièrement mettre en valeur le personnage de Saitou-san... ou que peut-être cela participe d'une représentation générale de la femme japonaise. J'y reviendrai. Ce drama se révèle en tout cas, sur ce point, comme une leçon de courage, portée par un personnage dont la motivation repose sur un beau principe: si nous voulons que les enfants soient des personnes de bien, il faut leur enseigner par l'exemple le respect de certaines règles. S'agissant de la société japonaise, on peut estimer que l'ensemble normatif ressemble parfois à un carcan, mais l'idée générale n'en reste pas moins recevable, du moins de mon point de vue. Oui, je suis probablement un affreux réactionnaire...
Mais peut-être pas autant que les scénaristes, producteurs et autres personnes ayant commis Saitou-san. Les interprètes de cette série ne jouent en effet pas des femmes. Elles jouent des mères. Et la dichotomie entre ces deux états est fondamentale, à un point difficilement imaginable. Leur vie se révèle totalement et exclusivement concentrée sur leur progéniture. Elle est rythmée par les horaires de l'école et le moindre incident impliquant les enfants représente un drame ou un scandale, quand il ne provoque pas des réunions parentales, pardon, "matriarcales" à répétition. Tout ce qui survient à l'école de près ou de loin fait l'objet de commérages lors de la pause thé que ces mères de famille s'offrent en groupe compact, leur vie sociale se limitant à ce bien petit horizon. De fait, lorsque les charmants bambins sont en classe, la mère devient femme de ménage et intendante. Leur univers s'en trouve étriqué de façon impressionnante! Rien n'indique que ces personnes s'accordent du temps pour lire, sortir, se cultiver, en somme consacrer du temps à leur propre développement personnel et intellectuel. Leur énergie, comme leurs pensées, se focalisent uniquement sur l'enfant, son éducation, ses besoins et les grandes ambitions que la mère porte envers son rejeton. Le couple mère-enfant écrase d'ailleurs complètement celui formé avec le mari, celui-ci se trouvant relégué, au mieux, comme support moral pour fin de journée. On note d'ailleurs, que ces mères ne semblent plus guère porter d'attention à leur féminité: habillées et coiffées à la diable à peu près en toute circonstance, elles deviennent des êtres asexués pour lesquels j'imagine difficilement qu'on puisse ressentir une grande attirance.
Ce qui m'interpelle dans Saitou-san tient à ce que cette série a été faite pour que le public s'y retrouve. Par voie de conséquence, même en se gardant de généraliser et en tenant compte de la thématique du drama, la mère de famille telle qu'elle y est représentée ne doit pas être loin de la réalité, d'autant plus si on en croit les jolis scores d'audience décrochés par la série. J'imagine que les opinions sur la posture de ces Japonaises divergent selon la place qu'on trouve adéquate d'accorder à ce rôle de mère de famille. Je garderai donc mes réflexions pour moi, même si on aura compris que je suis plutôt porté à croire que l'être humain, quel que soit son genre, peut regarder vers des horizons plus élargis. Quoi qu'il en soit cette série a le mérite de provoquer lesdites réflexions et c'est bien en cela qu'elle peut valoir le coup d’œil.
Pas plus que cela d'ailleurs, car, si l'histoire se suit sans déplaisir, les principales protagonistes étant plutôt sympathiques, elle demeure plutôt convenue, sans surprise, terre-à-terre, voire un peu ridicule comme lorsqu'une armée de "shibuyettes" déboule avec seaux et balais pour nettoyer bénévolement des graffitis tagués sur l'école... quels pouvoirs de persuasion ont les leçons de morale de Saitou-san! J'en souris encore. En somme, une série à réserver essentiellement aux sociologues en herbe intéressés par le rôle réservé à la femme, sinon dans la société japonaise, du moins sur son petit écran.
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dimanche 4 mars 2012
FORWARD - Through Reporters' Eyes : Three Episodes of Restoration
Un nouveau documentaire de la série "FORWARD" diffusée par jibtv.com, avec toujours ce même découpage en trois reportages d'un peu moins de dix minutes. Cette fois encore, puisque tel est l'objet de ce programme, il s'agit de se pencher sur les suites de la catastrophe du 11 mars 2011 en s'intéressant à des parcours individuels signifiants.
Le premier reportage m'a fait craindre un documentaire noyé dans un pathos larmoyant auquel je goûte assez peu. Non pas que je sois partisan de jeter systématiquement un voile pudique sur les tragédies qui frappent les êtres , mais j'éprouve toujours un sentiment de malaise devant une caméra qui s'attarde sur le malheur de mes congénères. Cependant, et bien qu'il m'est difficile de mettre précisément le doigt dessus, il me semble que les Japonais savent conserver une retenue qui amenuise d'autant la sensation de voyeurisme. Ce fut donc avec une gêne sincère mais pas honteuse que j'ai été le spectateur du chagrin et de la dignité d'un homme dont les deux enfants en bas âge ont été emportés par le tsunami avec leurs grands-parents. Du fait de la proximité de la centrale de Fukushima, l'épouse de celui-ci, enceinte, n'a pu rester pour chercher la dépouille de ses enfants, ni même assister à leur enterrement. La naissance de ce troisième enfant, destiné à porter un nom formé des deux premiers caractères des prénoms de ses aînés disparus, donne un espoir et une motivation pour repartir de l'avant... peut-être? Évitant un optimisme qui eut été malséant, le reportage s'abstient d'apporter une conclusion résolument positive et se contente de laisser une porte ouverte à l'espoir d'une vie à reconstruire.
Étonnamment, je n'ai pas été choqué par la transition d'un cas aussi éprouvant à celui d'un duo d'acteurs comiques originaires de la région frappée par le tsunami. Ces artistes ont en effet pris le parti de communiquer par un biais humoristique, sur la difficile vie quotidienne des habitants de la préfecture de Miyagi. Leur objectif est double. Lorsqu'ils se produisent dans la région affectée par la catastrophe, leur spectacle aide les sinistrés à rire de leurs propres problèmes et peut-être à les considérer sous un angle moins dramatique. A la fin de leurs représentations, les acteurs prennent le temps de discuter avec leur public des soucis quotidiens qui les frappent, afin de les insérer dans leur spectacle. Lorsqu'ils se produisent dans les autres régions du Japon, comme à Tokyo, il s'agit de faire partager l'expérience de ces situations difficiles à leurs compatriotes. Ceux-ci ont déjà la tête encombrée de soucis et faire passer des messages via un numéro de manzai constitue assurément une démarche aussi originale que pertinente.
A la suite de ce reportage d'une grande intelligence, la dernière partie fut un peu moins accrocheuse. En lien direct avec le titre du documentaire, le téléspectateur est invité à suivre la réflexion d'un journaliste s'interrogeant sur sa volonté d'agir pour aider ses compatriotes et son sentiment d'impuissance à le faire. Installé à New York, il a envoyé au Japon des heures de reportage filmant les actions de solidarité menées aux États-Unis à la suite de la catastrophe du Tohoku, afin d'apporter du réconfort aux Japonais. Une contribution un peu vaine puisque, phagocytée par la situation de crise à Fukushima, l'actualité au Japon semble n'avoir laissé que peu de place à ces témoignages de solidarité internationale. Ce reporter accompagne une pianiste japonaise installée aux États-Unis et cherchant également à agir à sa mesure pour soutenir ses compatriotes. Elle tentera de le faire en jouant dans l'école de son enfance. Si le reportage en lui-même est assez convenu, il a le mérite d'interpeller sur un sentiment d'impuissance probablement commun à tous ceux qui voudraient faire quelque-chose sans réellement savoir quoi.
Au final, cette série de reportages, hétérogènes dans leur contenu, repose sur un fondement commun. Elle entend dévoiler l'existence chez les Japonais d'une volonté d'agir, d'une énergie propre à combattre l'adversité, d'une envie de se redresser et d'aller de l'avant. Quoi de plus louable?
NB: Toutes les images et logos utilisés dans cette note sont la propriété exclusive de jibtv.com et seront retirées sur simple demande de leur(s) propriétaire(s). All pictures and logos used in this post are owned by jibtv.com and will be deleted upon the owner(s)' request.
Le premier reportage m'a fait craindre un documentaire noyé dans un pathos larmoyant auquel je goûte assez peu. Non pas que je sois partisan de jeter systématiquement un voile pudique sur les tragédies qui frappent les êtres , mais j'éprouve toujours un sentiment de malaise devant une caméra qui s'attarde sur le malheur de mes congénères. Cependant, et bien qu'il m'est difficile de mettre précisément le doigt dessus, il me semble que les Japonais savent conserver une retenue qui amenuise d'autant la sensation de voyeurisme. Ce fut donc avec une gêne sincère mais pas honteuse que j'ai été le spectateur du chagrin et de la dignité d'un homme dont les deux enfants en bas âge ont été emportés par le tsunami avec leurs grands-parents. Du fait de la proximité de la centrale de Fukushima, l'épouse de celui-ci, enceinte, n'a pu rester pour chercher la dépouille de ses enfants, ni même assister à leur enterrement. La naissance de ce troisième enfant, destiné à porter un nom formé des deux premiers caractères des prénoms de ses aînés disparus, donne un espoir et une motivation pour repartir de l'avant... peut-être? Évitant un optimisme qui eut été malséant, le reportage s'abstient d'apporter une conclusion résolument positive et se contente de laisser une porte ouverte à l'espoir d'une vie à reconstruire.
Étonnamment, je n'ai pas été choqué par la transition d'un cas aussi éprouvant à celui d'un duo d'acteurs comiques originaires de la région frappée par le tsunami. Ces artistes ont en effet pris le parti de communiquer par un biais humoristique, sur la difficile vie quotidienne des habitants de la préfecture de Miyagi. Leur objectif est double. Lorsqu'ils se produisent dans la région affectée par la catastrophe, leur spectacle aide les sinistrés à rire de leurs propres problèmes et peut-être à les considérer sous un angle moins dramatique. A la fin de leurs représentations, les acteurs prennent le temps de discuter avec leur public des soucis quotidiens qui les frappent, afin de les insérer dans leur spectacle. Lorsqu'ils se produisent dans les autres régions du Japon, comme à Tokyo, il s'agit de faire partager l'expérience de ces situations difficiles à leurs compatriotes. Ceux-ci ont déjà la tête encombrée de soucis et faire passer des messages via un numéro de manzai constitue assurément une démarche aussi originale que pertinente.
A la suite de ce reportage d'une grande intelligence, la dernière partie fut un peu moins accrocheuse. En lien direct avec le titre du documentaire, le téléspectateur est invité à suivre la réflexion d'un journaliste s'interrogeant sur sa volonté d'agir pour aider ses compatriotes et son sentiment d'impuissance à le faire. Installé à New York, il a envoyé au Japon des heures de reportage filmant les actions de solidarité menées aux États-Unis à la suite de la catastrophe du Tohoku, afin d'apporter du réconfort aux Japonais. Une contribution un peu vaine puisque, phagocytée par la situation de crise à Fukushima, l'actualité au Japon semble n'avoir laissé que peu de place à ces témoignages de solidarité internationale. Ce reporter accompagne une pianiste japonaise installée aux États-Unis et cherchant également à agir à sa mesure pour soutenir ses compatriotes. Elle tentera de le faire en jouant dans l'école de son enfance. Si le reportage en lui-même est assez convenu, il a le mérite d'interpeller sur un sentiment d'impuissance probablement commun à tous ceux qui voudraient faire quelque-chose sans réellement savoir quoi.
Au final, cette série de reportages, hétérogènes dans leur contenu, repose sur un fondement commun. Elle entend dévoiler l'existence chez les Japonais d'une volonté d'agir, d'une énergie propre à combattre l'adversité, d'une envie de se redresser et d'aller de l'avant. Quoi de plus louable?
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samedi 3 mars 2012
FORWARD - The Long Road to Healing : Living with Unseen Scars
Depuis bientôt un an, je rédige des critiques des programmes diffusés sur jibtv.com, une émanation regardable en webtv de NHK World, la chaîne d'information internationale de la NHK. Il s'agit pour les promoteurs de cette chaîne anglophone d'obtenir un retour sur la perception de leurs programmes par leur audience étrangère. Naturellement, au travers desdits programmes, on n'évite pas un certain effet de propagande pour le Japon et sa culture, même si le terme est sans doute un peu fort. Tout en gardant ce fait dans un coin de l'esprit, ce travail hebdomadaire constitue pour moi une opportunité d'en découvrir toujours davantage sur le Japon et de suivre son actualité, notamment suite à la catastrophe du 11 mars 2011. Sur ce sujet, à partir de la mi-année 2011, la chaîne avait entamé la diffusion d'une série de documentaires, intitulée "Standing Up, Moving Forward", s'attardant sur le destin d'un certain nombre de victimes du tremblement de terre et du tsunami. L'expérience fut une réussite, au point que jibtv.com propose à l'heure actuelle une suite, intitulée sobrement "FORWARD", découpée en épisodes de 25min, et qui me semble tout à fait recommandable. Qu'on se rassure, je ne touche aucun dividende quant à la publicité que je pourrais faire pour cette chaîne, mais il m'a simplement semblé intéressant de partager sur ce blog un rapide compte-rendu de certaines des émissions que je suis amené à regarder, à commencer donc par "FORWARD".
Dans le documentaire "The Long Road to Healing : Living with Unseen Scars", j'ai été favorablement impressionné par l'angle privilégié par la production, afin de revenir sur les blessures psychologiques endurées par les victimes. Les télévisions nous ont en effet abreuvé d'images sur les spectaculaires dégâts matériels subis par le Japon, mais exposer subtilement ce qui se cache au fond des cœurs est naturellement bien moins visuel. Découpé en trois courts reportages, l'émission a tenté de montrer la diversité des traumatismes subis.
On rencontre d'abord un jeune garçon, habité par des pensées mortifères après avoir vu des personnes emportées par le tsunami sous ses yeux. La caméra évite le misérabilisme pour tenter de regarder d'un œil clinique les conséquences de la catastrophe pour de jeunes esprits, et pas seulement puisqu'elle dévoile également la difficulté pour une mère de vivre depuis des mois avec un fils devenu agité, lunatique, insomniaque. Le reportage rappelle ainsi qu'au-delà des victimes recensées, coexistent un nombre très important de victimes collatérales, en premier lieu les familles qui doivent gérer les conséquences psychologiques de la catastrophe sur leurs proches.
Le deuxième reportage m'a surpris puisque, en dépit de sa volonté d'être la jolie vitrine du Japon, la chaîne n'a pas hésité à s'attarder sur le cas d'un homme âgé gagné par l'alcoolisme et conséquemment menacé d'une déchéance morale et sociale. Les victimes ne sont ni des saints, ni des héros, mais des personnes ordinaires confrontées à un bouleversement dramatique de leur vie dont toutes ne savent pas comment se relever. La caméra suit ainsi les membres d'une ONG qui ne manquent pas d'expliquer que l'hébergement dans une maison temporaire ne peut suffire à combler le besoin de soutien et d'aide à long terme pour des personnes profondément affectées. Le vieillard réfugié dans l'alcool ne subit aucun jugement: de quel droit en serait-il autrement? Isolé, cet homme au crépuscule de sa vie a vu la maison dans laquelle il est né et où il entendait finir ses jours n'être plus d'un monceau de gravats. Avec elle, ce sont ses repères, le cadre dans lequel il vivait sa retraite, qui ont disparu. Que lui reste-il? Qui sommes-nous pour le juger?
La même question est tout aussi valable dans le cadre du troisième reportage, portant sur une femme âgée ayant vu sous ses yeux son mari emporté par les flots. Après des décennies de vie commune, cette femme se retrouve seule, isolée également, au point qu'elle imagine parfois sentir la présence bien réelle de son défunt mari. La psychologue de l'ONG qui lui rend périodiquement visite exprime un point de vue qui m'a semblé tout à fait pertinent. Dans la société japonaise du "Gambatte", celle-ci souligne que, plus que d'être secouées ou encouragées, les victimes ont avant tout besoin de s'exprimer, de mettre des mots sur leurs sentiments et leurs peines et d'être écoutées. Pour soutenir ces personnes âgées, le véritable combat des bénévoles se trouve ainsi être mené contre la solitude et l'isolement qui brisent les esprits et détruit le lien social. Voilà qui méritait d'être souligné!
Sur la forme, l'émission fait le choix pertinent d'utiliser les sous-titres plutôt que les doublages, les voix originales étant le meilleur des véhicules pour l'expression et la compréhension des sentiments humains. Malgré la tonalité naturellement affectée de l'émission, celle-ci a le bon goût d'être touchante sans jamais céder au voyeurisme, ce qui ne représente pas le moindre des écueils lorsqu'il s'agit de filmer la souffrance d'autrui. Au final, cette émission s'avéra intéressante, non seulement par son angle d'approche sur les suites de la catastrophe du Tohoku, mais également en souhaitant démontrer que, dans une société qui semble culturellement peu à l'écoute des victimes, la prise en compte des souffrances psychologiques est une réalité aussi bien qu'un devoir.
NB: Toutes les images et logos utilisés dans cette note sont la propriété exclusive de jibtv.com et seront retirées sur simple demande de leur(s) propriétaire(s). All pictures and logos used in this post are owned by jibtv.com and will be deleted upon the owner(s)' request.
Dans le documentaire "The Long Road to Healing : Living with Unseen Scars", j'ai été favorablement impressionné par l'angle privilégié par la production, afin de revenir sur les blessures psychologiques endurées par les victimes. Les télévisions nous ont en effet abreuvé d'images sur les spectaculaires dégâts matériels subis par le Japon, mais exposer subtilement ce qui se cache au fond des cœurs est naturellement bien moins visuel. Découpé en trois courts reportages, l'émission a tenté de montrer la diversité des traumatismes subis.
On rencontre d'abord un jeune garçon, habité par des pensées mortifères après avoir vu des personnes emportées par le tsunami sous ses yeux. La caméra évite le misérabilisme pour tenter de regarder d'un œil clinique les conséquences de la catastrophe pour de jeunes esprits, et pas seulement puisqu'elle dévoile également la difficulté pour une mère de vivre depuis des mois avec un fils devenu agité, lunatique, insomniaque. Le reportage rappelle ainsi qu'au-delà des victimes recensées, coexistent un nombre très important de victimes collatérales, en premier lieu les familles qui doivent gérer les conséquences psychologiques de la catastrophe sur leurs proches.
Le deuxième reportage m'a surpris puisque, en dépit de sa volonté d'être la jolie vitrine du Japon, la chaîne n'a pas hésité à s'attarder sur le cas d'un homme âgé gagné par l'alcoolisme et conséquemment menacé d'une déchéance morale et sociale. Les victimes ne sont ni des saints, ni des héros, mais des personnes ordinaires confrontées à un bouleversement dramatique de leur vie dont toutes ne savent pas comment se relever. La caméra suit ainsi les membres d'une ONG qui ne manquent pas d'expliquer que l'hébergement dans une maison temporaire ne peut suffire à combler le besoin de soutien et d'aide à long terme pour des personnes profondément affectées. Le vieillard réfugié dans l'alcool ne subit aucun jugement: de quel droit en serait-il autrement? Isolé, cet homme au crépuscule de sa vie a vu la maison dans laquelle il est né et où il entendait finir ses jours n'être plus d'un monceau de gravats. Avec elle, ce sont ses repères, le cadre dans lequel il vivait sa retraite, qui ont disparu. Que lui reste-il? Qui sommes-nous pour le juger?
La même question est tout aussi valable dans le cadre du troisième reportage, portant sur une femme âgée ayant vu sous ses yeux son mari emporté par les flots. Après des décennies de vie commune, cette femme se retrouve seule, isolée également, au point qu'elle imagine parfois sentir la présence bien réelle de son défunt mari. La psychologue de l'ONG qui lui rend périodiquement visite exprime un point de vue qui m'a semblé tout à fait pertinent. Dans la société japonaise du "Gambatte", celle-ci souligne que, plus que d'être secouées ou encouragées, les victimes ont avant tout besoin de s'exprimer, de mettre des mots sur leurs sentiments et leurs peines et d'être écoutées. Pour soutenir ces personnes âgées, le véritable combat des bénévoles se trouve ainsi être mené contre la solitude et l'isolement qui brisent les esprits et détruit le lien social. Voilà qui méritait d'être souligné!
Sur la forme, l'émission fait le choix pertinent d'utiliser les sous-titres plutôt que les doublages, les voix originales étant le meilleur des véhicules pour l'expression et la compréhension des sentiments humains. Malgré la tonalité naturellement affectée de l'émission, celle-ci a le bon goût d'être touchante sans jamais céder au voyeurisme, ce qui ne représente pas le moindre des écueils lorsqu'il s'agit de filmer la souffrance d'autrui. Au final, cette émission s'avéra intéressante, non seulement par son angle d'approche sur les suites de la catastrophe du Tohoku, mais également en souhaitant démontrer que, dans une société qui semble culturellement peu à l'écoute des victimes, la prise en compte des souffrances psychologiques est une réalité aussi bien qu'un devoir.
NB: Toutes les images et logos utilisés dans cette note sont la propriété exclusive de jibtv.com et seront retirées sur simple demande de leur(s) propriétaire(s). All pictures and logos used in this post are owned by jibtv.com and will be deleted upon the owner(s)' request.
jeudi 1 mars 2012
Dragon Ash
J'avais émis récemment l'idée de partager quelques découvertes musicales et ce post devrait donc être le premier d'une longue série sur les groupes et chanteurs japonais.
En guise d'introduction, je me permettrai une honteuse reprise d'un échange que j'ai eu dernièrement en d'autres lieux. Comment un Occidental en vient-il à écouter de la JMusic? Comme pour tout ce qui a trait au Japon, il est probable que les animes et les jeux vidéos furent le principal véhicule pour la propagation de la musique japonaise. En ce qui me concerne, le lien est en rapport avec l'objet principal de ce blog, puisque ce sont bien les dramas qui m'ont habitué puis suscité un réel engouement à l'égard de cette musique.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, au regard de la façon de procéder en France, de très grands artistes collaborent aux bandes sons des animes, des publicités ou des dramas. Ce peut être un moyen de lancer un groupe ou un chanteur mais, souvent également, de promouvoir un single ou un album de stars confirmées ayant vendu des millions de disques. En échange, la série bénéficie d'un produit d'appel complémentaire du fait de l'aura du groupe ou chanteur. Intérêt réciproque, en somme. Aucun artiste japonais ne prendra jamais de haut une sollicitation à participer à une telle entreprise. En tout état de cause, ce n'est pas parce qu'il a fait le générique d'un anime, d'une publicité ou d'une série qu'un artiste est connu: c'est généralement l'inverse. A la réflexion, il est probablement difficile, voire impossible, de trouver un artiste japonais qui n'ait pas collaboré à un générique d'anime ou de séries télévisées.
Cela ne veut évidemment pas dire que toutes les bandes sons sont de leur fait ou encore que toutes sont audibles, loin s'en faut. Comme je l'avais exprimé lors des deux posts portant sur les génériques de dramas (20 Themes Songs I et II), elles peuvent cependant être un moyen pour les Occidentaux de découvrir différents styles de JMusic... et il y en a largement autant qu'en Occident, une richesse que j'espère avoir l'occasion de démontrer sur ce blog.
Je vais me permettre une petite pique qui ne me vaudra certainement pas que des amis. A la décharge de ses contradicteurs, ce qu'on trouve sur le web occidental concernant la JMusic se trouve logiquement souvent limité auxdits génériques, de qualité très variable, ou à la soupe produite pour des Girls' ou des Boys' Bands, qui font fantasmer les ados. Et je ne parle pas du Visual Kei... Le problème se révèle d'autant plus aigu que les producteurs japonais, à la différence de leurs homologues coréens, ne semblent toujours pas avoir saisi la puissance d'outils comme YouTube pour populariser la JMusic et s'ouvrir des marchés autres que celui du Japon - le second marché musical après les États-Unis, certes - et de quelques pays de la zone asiatique. Ils semblent donc dépenser une énergie considérable à chasser toute utilisation des chansons ou clips de leurs artistes sur le web, quitte à en limiter drastiquement la diffusion. Je m'en tiendrai cependant là pour ce sujet qui mériterait de plus amples développements, peut-être en une prochaine occasion.
Tout ce verbiage mérite une conclusion rapide. Je dirais donc que j'écoute de la musique japonaise parce qu'elle participe d'une culture qui m'intéresse, en raison également de la musicalité propre à cette langue, parce qu'elle présente une très grande diversité de styles et que (presque) tous attisent ma curiosité, enfin et tout simplement car les rythmes et mélodies, même lorsqu'ils ne sont pas spécifiquement japonais, ce qui est le cas pour la majeure partie de la JMusic moderne, me sont agréables.
Pour ce premier post, je me permets d'apporter quelques précisions. Il ne s'agit pas pour moi de réécrire, sur les groupes ou chanteurs japonais que je présenterai, ce qu'on peut trouver de tout à fait exhaustif sur le web, y compris sur un media généraliste comme le Wikipedia anglophone. Mes futurs posts sur la JMusic seront donc particulièrement concis. Je préfère laisser le soin à chacun de creuser son éventuel intérêt à partir des musiques offertes à l'écoute. Celles-ci ne reflètent pas forcément tout l’éventail de la discographie d'un groupe ou chanteur, d'autant plus que je me limiterai généralement à trois ou quatre vidéos, mais représentent d'abord et avant tout mes goûts propres.
J'ai choisi pour cette première de mettre en valeur Dragon Ash, un groupe qui, depuis une quinzaine d'années a su tirer le meilleur partie d'influences rock, voire métal, et rap. Entre titres nerveux et ballades bercées par la voix rauque du chanteur Kenji, Dragon Ash offre une richesse de styles certaine. A vous de juger!
- Under Age's Song
- Face to Face
- Few Lights Till Night
- Yume de Aetara
Mais aussi Life Goes On, Glory ou Shizukana hibi no kaidan o...
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Official Site
Official YouTube Channel
En guise d'introduction, je me permettrai une honteuse reprise d'un échange que j'ai eu dernièrement en d'autres lieux. Comment un Occidental en vient-il à écouter de la JMusic? Comme pour tout ce qui a trait au Japon, il est probable que les animes et les jeux vidéos furent le principal véhicule pour la propagation de la musique japonaise. En ce qui me concerne, le lien est en rapport avec l'objet principal de ce blog, puisque ce sont bien les dramas qui m'ont habitué puis suscité un réel engouement à l'égard de cette musique.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, au regard de la façon de procéder en France, de très grands artistes collaborent aux bandes sons des animes, des publicités ou des dramas. Ce peut être un moyen de lancer un groupe ou un chanteur mais, souvent également, de promouvoir un single ou un album de stars confirmées ayant vendu des millions de disques. En échange, la série bénéficie d'un produit d'appel complémentaire du fait de l'aura du groupe ou chanteur. Intérêt réciproque, en somme. Aucun artiste japonais ne prendra jamais de haut une sollicitation à participer à une telle entreprise. En tout état de cause, ce n'est pas parce qu'il a fait le générique d'un anime, d'une publicité ou d'une série qu'un artiste est connu: c'est généralement l'inverse. A la réflexion, il est probablement difficile, voire impossible, de trouver un artiste japonais qui n'ait pas collaboré à un générique d'anime ou de séries télévisées.
Cela ne veut évidemment pas dire que toutes les bandes sons sont de leur fait ou encore que toutes sont audibles, loin s'en faut. Comme je l'avais exprimé lors des deux posts portant sur les génériques de dramas (20 Themes Songs I et II), elles peuvent cependant être un moyen pour les Occidentaux de découvrir différents styles de JMusic... et il y en a largement autant qu'en Occident, une richesse que j'espère avoir l'occasion de démontrer sur ce blog.
Je vais me permettre une petite pique qui ne me vaudra certainement pas que des amis. A la décharge de ses contradicteurs, ce qu'on trouve sur le web occidental concernant la JMusic se trouve logiquement souvent limité auxdits génériques, de qualité très variable, ou à la soupe produite pour des Girls' ou des Boys' Bands, qui font fantasmer les ados. Et je ne parle pas du Visual Kei... Le problème se révèle d'autant plus aigu que les producteurs japonais, à la différence de leurs homologues coréens, ne semblent toujours pas avoir saisi la puissance d'outils comme YouTube pour populariser la JMusic et s'ouvrir des marchés autres que celui du Japon - le second marché musical après les États-Unis, certes - et de quelques pays de la zone asiatique. Ils semblent donc dépenser une énergie considérable à chasser toute utilisation des chansons ou clips de leurs artistes sur le web, quitte à en limiter drastiquement la diffusion. Je m'en tiendrai cependant là pour ce sujet qui mériterait de plus amples développements, peut-être en une prochaine occasion.
Tout ce verbiage mérite une conclusion rapide. Je dirais donc que j'écoute de la musique japonaise parce qu'elle participe d'une culture qui m'intéresse, en raison également de la musicalité propre à cette langue, parce qu'elle présente une très grande diversité de styles et que (presque) tous attisent ma curiosité, enfin et tout simplement car les rythmes et mélodies, même lorsqu'ils ne sont pas spécifiquement japonais, ce qui est le cas pour la majeure partie de la JMusic moderne, me sont agréables.
Pour ce premier post, je me permets d'apporter quelques précisions. Il ne s'agit pas pour moi de réécrire, sur les groupes ou chanteurs japonais que je présenterai, ce qu'on peut trouver de tout à fait exhaustif sur le web, y compris sur un media généraliste comme le Wikipedia anglophone. Mes futurs posts sur la JMusic seront donc particulièrement concis. Je préfère laisser le soin à chacun de creuser son éventuel intérêt à partir des musiques offertes à l'écoute. Celles-ci ne reflètent pas forcément tout l’éventail de la discographie d'un groupe ou chanteur, d'autant plus que je me limiterai généralement à trois ou quatre vidéos, mais représentent d'abord et avant tout mes goûts propres.
J'ai choisi pour cette première de mettre en valeur Dragon Ash, un groupe qui, depuis une quinzaine d'années a su tirer le meilleur partie d'influences rock, voire métal, et rap. Entre titres nerveux et ballades bercées par la voix rauque du chanteur Kenji, Dragon Ash offre une richesse de styles certaine. A vous de juger!
- Under Age's Song
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Mais aussi Life Goes On, Glory ou Shizukana hibi no kaidan o...
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