mercredi 23 novembre 2011

Slow Dance

Et me voici à nouveau parti à faire la critique d'une romance, id est pas nécessairement le genre qui m'intéresse le plus, mais pas forcément le plus déplaisant non plus. Comme déjà évoqué à plusieurs reprises sur ces pages, les séries japonaises déploient souvent une réelle virtuosité lorsqu'il s'agit de parler de sentiments humains en général et des relations amoureuses en particulier. C'est donc sans attente spéciale, mais sans réticence non plus, que je me suis lancé dans Slow Dance.

Il faut dire que ce drama bénéficie, grâce à son casting, d'un produit d'appel propre à balayer toutes les hésitations. Jugez plutôt: Tsumabuki Satoshi, Fukatsu Eri, Hirosue Ryoko et Fujiki Naohito, pour n'évoquer que les principaux protagonistes. Un point important pour ce type de récits qui, faute d'avoir les moyens d'être d'une grande originalité, doit pouvoir s'appuyer sur le charisme et le jeu de ses acteurs. Slow Dance confirme cette théorie puisque l'histoire en elle-même est assez ordinaire et que ce sont bien les personnages qui donneront l'envie d'aller au bout des onze épisodes de cette série.

Riichi (Tsumabuki Satoshi) est un ancien étudiant en audiovisuel, apparemment promis à une belle carrière de metteur en scène, mais dont le caractère indécis l'a conduit à abandonner ses projets pour se contenter d'un emploi de moniteur d'auto-école. Sensible, complexé vis-à-vis d'un frère aîné qui accumule les succès, il a mis de côté ses rêves estudiantins pour choisir une voie qu'il juge plus raisonnable et donc plus adulte. Preuve que l'herbe semble toujours plus verte ailleurs, ledit grand frère, Eisuke (Fujiki Naohito), envoie balader sa brillante carrière, et par la même occasion sa sculpturale et snobinarde petite amie, pour créer un petit bar de nuit et repartir de zéro. Du côté féminin, Isaki (Fukatsu Eri) dirige un magasin de vêtements pour femmes et se dédie à son métier faute d'une vie sentimentale réussie. Il faut dire qu'à 30 ans révolus, la femme japonaise célibataire est considérée comme ayant très largement dépassé sa "date de péremption" (dixit) pour devenir une épouse et une mère. Avec son caractère affirmé, sa propension à boire et sa pêche naturelle, l'enthousiasme d'Isaki s'avère irrésistiblement contagieux et constitue le vrai plus de cette série, en dépit d'une garde-robe à faire frémir. Sa collègue et comparse, la jeune et mignonne Mino (Hirosue Ryoko) pétille d'une fausse candeur et d'une malice sympathique. L'une et l'autre, bien que porteuses d'une sensibilité plus profonde qu'elles ne souhaitent le montrer, se révèlent comme des personnages résolument positifs. En somme, deux femmes qui viennent équilibrer deux hommes un peu ternes en comparaison. Bien qu'inspirant beaucoup de sympathie, Tsumabuki Satoshi excellant dans ces rôles de bon et brave garçon, Riichi est en effet un personnage un peu pâle, alors que Fujiki Naohito, comme trop souvent, se contente d'être un très bel homme.

Bien évidemment, tout ce petit monde se trouve à être attiré par l'un ou l'autre des protagonistes, parfois en empruntant des chemins détournés qui les mènent à s'intéresser à l'un des personnages secondaires gravitant autour d'eux. Ceux-ci sont naturellement les victimes désignées des amours des rôles-titres et on se trouverait presque à plaindre leur inévitable destin. A ma grande surprise, je me suis ainsi pris d'une réelle compassion pour un personnage qui avait pourtant tout pour me porter sur les nerfs, à savoir Ayumi (Kobayashi Mao). En dépit de sa voix crispante, de son sourire constipé et d'un jeu assez limité, j'ai peu goûté de voir ce personnage être le constant dindon de la farce en n'ayant au final jamais eu droit à un minimum de sincérité de la part de Riichi. Une tache sur le blason immaculé du gentil garçon que l'histoire veut nous vendre. Ceci étant précisé, il n'y a pas de réelles surprises quant aux développements des diverses relations amoureuses. Le principal obstacle, qu'on pourrait généreusement consacrer comme thème central de la série, relève de la question de l'âge des personnages et des conséquences de celui-ci. Isaki est-elle trop vieille pour créer un foyer ou préférer un jeune homme à un homme plus mûr et offrant plus de garanties? Riichi doit-il renoncer à ses rêves d'étudiant pour s'inscrire dans le profil dudit homme mûr et responsable? Mino a-t-elle raison de croire encore au prince charmant? Autant de questions plus ou moins originales dispensées au fil des épisodes, l'ensemble formant un tout cohérent où les développements interviennent naturellement plutôt que par de brutaux revirements. Bref, on se laisse doucement porter par le flot de l'histoire.

Bonus: Attention, ça peut légèrement piquer les yeux...

Parfois même, on s'endort un peu en se laissant gentiment bercer par une histoire convenue et un peu lente. L'énergie déployée par Isaki ne suffit pas toujours à contrebalancer l'inertie de Slow Dance, dont on comprend ainsi mieux le titre, tant les personnages mettent du temps à développer leurs sentiments. Il manque ainsi un certain dynamisme pour que ce drama s'inscrive comme une romance majeure de la production télévisuelle japonaise. Le plaisir de retrouver à l'écran un casting quatre étoiles et de partager ces quelques épisodes en leur compagnie permet cependant d'aller au-delà de ce défaut et de passer au final un bien agréable moment. Et puis, franchement, comment se lasser d'écouter le Tokyo de Fukuyama Masaharu?


---




7/10 : At least worth checking out.


The complete details about Slow Dance on drama-wiki
Slow Dance with English subs

Aucun commentaire: