vendredi 5 septembre 2008

My Boss, My Hero


Mon premier JDrama se devait d’être mon premier post. Remettons-nous dans le contexte. Hormis quelques films de Beat Takeshi et les sentai de mon enfance, ma méconnaissance de la production audiovisuelle japonaise était abyssale. Invité par ma Belle à regarder l’un de ces inquiétants « dorama » qu’elle dévorait alors quasi quotidiennement, mon choix se porta négligemment sur une série supposée légère et drôle.

Et l’univers bascula…

Non, My Boss, My Hero n’est pas un chef d’œuvre du 7ème art, loin s’en faut. Mais il sera suffisamment bon pour m’inciter à regarder des dizaines d’autres dramas. C’est déjà une qualité, mais pas la seule. My Boss, My Hero est l’histoire du volcanique Sakaki « Tornado » Makio, héritier d’un clan yakuza, âgé de 27 ans et bête à manger du foin. Si bête que son père le renvoie au lycée avec la menace de le déshériter en cas d’échec aux examens de fin d’année. Evidemment, Makio doit cacher son âge et son « travail » à ses camarades et professeurs sous peine d’expulsion. De là, s’enchaînent naturellement une série de scènes franchement hilarantes au cours des dix épisodes de la série. Car, avouons-le, si le scénariste (Omori Mika) s’est efforcé de distiller, entre autres, quelques généralités sur les joies et les découvertes de l’adolescence, le lycée comme école de la vie, etc., My Boss, My Hero est surtout le prétexte à des délires en tous genres… ou comment découvrir l’importance du pudding dans la survie d’un établissement scolaire japonais.


Autant l’avouer, cette série repose essentiellement sur la performance de Nagase Tomoya, dans le rôle de Sakaki Makio. Celui-ci n’est jamais aussi bon que lorsqu’il doit enchaîner les pitreries, les grimaces, les coups de sang et autres gesticulations en tous genres. Comme il l’avait déjà démontré dans ses précédents succès - Ikebukuro West Gate Park, Mukodono! ou Tiger & Dragon - ce costume d’idiot sympathique lui va à merveille. La générosité de son jeu d’acteur – oserai-je un « à la Louis de Funès » - est indéniablement la source du succès de cette série. Cependant, loin de l’insupportable crétin de Mukodono!, Nagase Tomoya parvient ici à nous rendre son personnage, non seulement hilarant et sympathique, mais aussi touchant. Je fus par instants ému des efforts désespérés de ce gamin dans un corps d’homme, obligé de s’extirper de sa carapace protectrice de « dur » pour exposer ses lacunes, ses manques, sa bêtise. Qu’y a-t-il de plus douloureux et de plus humiliant, que de savoir qu’on est limité et d’être obligé d’exposer lesdites limites devant autrui ?


Aussi me suis-je attaché à ce gentil crétin, efficacement soutenu par un casting qui, sans être brillant, a joué honnêtement les rôles secondaires ultra-classiques qui lui ont été confiés. Ainsi de Sakura-nantoka (Tegoshi Yuya), l’élève victime d’extorsion et qui s’épanouira aux côtés de son nouvel ami, Umemura-San (Aragaki Yui), lycéenne certifiée 100% pure et innocente, Minami-Sensei aka Tekkamen (Kashii Yu), la jeune enseignante découvrant toutes les facettes de son métier au-delà du simple enseignement, sans oublier l’antique infirmière Mizushima (Motai Masako), voix de la sagesse et de la raison pour notre adolescent attardé. Côté Yakuza, je donne également un bon point à la figure paternelle (Ichimura Masachika), évidemment dure mais aimante : son arrivée à la réunion parents-profs, telle qu’imaginée par Makio, reste un moment d’anthologie. A souligner également la performance drôlatique de Tanaka Koki, homme de main sérieusement entiché de l’héritier du clan.

My Boss, My Hero marqua donc mes premiers pas dans l’univers des JDramas et je lui en garde naturellement une certaine tendresse. Son générique, Sorafune par le groupe Tokio (dont le leader n’est autre que… Nagase Tomoya) a longtemps été ma sonnerie de portable. Une preuve supplémentaire de l'affection que je porte à My Boss, My Hero, une comédie à ne pas manquer!


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8/10 : Somehow I really enjoyed that one. Personal fave.





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L'avis de Noctie :

My Boss My Hero, c’est un peu le drama qu’on choisit de voir parce que le pitch est original. Attention, j’ai dit « original », j’ai pas dit « intéressant ». Si je vous dis « un yakuza qui doit retourner à l’école », vous pouvez supposer qu’il y aura de l’humour neuneu et des situations abracadabrantes. Et vous auriez raison. Mais c’est sans compter l’inénarrable jeu de Tomoya Nagase qui décidément semble avoir dans la peau les mimiques du rebelz stupide. On ne regarde pas My Boss My Hero pour son scénario époustouflant mais pour ses acteurs qui jouent leur rôle de neuneu tellement bien qu’on est plié de rire avant même qu’ils aient ouvert la bouche.

Parfois même quand ils parlent, c’est drôle aussi :
- C'est loin?
- 3 km.
- Et en marchant?
- 3 km.
- Ah... Et en marchant vite?
(silence)
- 3 km.