jeudi 16 décembre 2010

Haikei, Chichiue-sama


Regarder des dramas a régulièrement pour conséquence inattendue de me donner... faim. En effet, la gastronomie japonaise, loin de la nourriture insipide servie par les restaurants chinois parisiens reconvertis en fournisseurs de brochettes et sushis excessivement bas de gamme, constitue une part inhérente de la culture transmise par les séries télévisées nippones. Autant dire qu'un drama ayant pour cadre un restaurant traditionnel japonais ne pouvait qu'exciter mon intérêt en même temps que mes papilles.


Et il faut bien reconnaître que sur le plan culinaire, je ne fus pas déçu. Haikei, Chichiue-sama permet en effet de découvrir la scène mais également les coulisses de ces restaurants de prestige où les mets les plus raffinés sont préparés avec un soin qui confine à l'art et présentés suivant un cérémonial d'un raffinement exquis. Pour un japanophile, la plongée dans cet univers traditionnel est un régal. Sans doute pour aller de pair avec cette atmosphère si distante de la fureur du temps présent, la série se déroule sur un rythme particulièrement lent. Les récits de Kuramoto Sou (auteur également de Kaze no Garden) adoptent de toute façon toujours ce tempo syncopé, pour laisser aux téléspectateurs le plaisir de savourer des récits paraissant se dérouler hors du temps. Malheureusement, si l'intention est louable et le cadre superbe, le contenu de l'histoire en lui-même souffre sur la durée d'un manque d'épaisseur rédhibitoire. Conséquence fâcheuse, au fil des onze épisodes de ce drama, l'ennui finit par sérieusement guetter le téléspectateur.


Car, au fond, que veut-on nous raconter? Le restaurant se trouve au cœur de l'affrontement classique entre gardiens de la tradition et promoteurs d'un réalisme qui s'appuie sur les exigences financières du temps présent. Cette lutte, qui se déroule au sein même de l'enseigne, s'étend également à toute une communauté urbaine héritière d'une culture et d'un art de vivre voués, semble-t-il, à l'oubli. Intéressant mais un peu court. Or, si le scénariste a bien pensé à compléter cette trame par l'histoire personnelle du personnage principal, Tawara Ippei (Ninomiya Kazunari), le résultat est pour le moins décevant bien qu'attendu. En effet, je n'aime pas Nino. Son air d'éternel gamin pré-pubère ne m'a jamais permis d'accrocher à ses personnages et ce fut malheureusement encore le cas. Sa recherche d'un père inconnu, comme son couple improbable avec la belle Karasawa Naomi (Kuroki Meisa), en plus de faire un soporifique surplace, n'ont rien de convaincants. Les très nombreuses scènes dans lesquelles il apparaît n'ont généré chez moi qu'une torpeur lasse. Si ce triste résultat, qui vient gâcher la charmante poésie de ce drama, n'est peut-être pas entièrement de son fait, on ne peut s'empêcher de penser qu'un acteur plus charismatique aurait certainement pu porter davantage cette série.

Ainsi, en dépit de son intérêt culturel, de ses personnages secondaires convaincants et de son atmosphère nostalgique contagieuse, cette série s'est distinguée à mon endroit comme étant celle que j'ai mise le plus de temps à achever: plusieurs mois se sont en effet écoulés avant que je n'en vienne enfin à bout. En conclusion, et on me pardonnera ce jeu de mots facile, abordé avec appétit, Haikei, Chichiue-sama m'a clairement laissé sur ma faim...


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mercredi 15 décembre 2010

20 theme songs


Deux années pour rédiger 20 critiques de dramas, je reconnais que le tempo des publications n'est pas franchement haletant. Dans le même laps de temps, j'ai eu le plaisir de visionner plus d'une soixantaines de séries, accumulant un retard qui ne sera pas simple à combler. Quoi de mieux qu'un peu de musique pour remettre du rythme dans cette très modeste aventure scripturale? Regarder des dramas, entre autres découvertes, ouvre une petite fenêtre sur la production musicale japonaise au moyen de génériques aussi divers que le sont les séries elles-mêmes.

Démonstration avec les thèmes musicaux des 20 séries télévisées japonaises chroniquées sur ce blog.

NB: A noter qu'étant un véritable béotien en matière musicale, il s'agit bien ici, non d'une critique des groupes et chanteurs cités, mais bien d'une simple invitation à la découverte.


- My Boss, My Hero
Sorafune par TOKIO - De la musique pop/rock de Johnny's pour cette série burlesque dont le personnage principal est également le chanteur du groupe TOKIO. Vendu à 400 000 exemplaires, Sorafune reste à ce jour le single le plus populaire sur les 39 parus depuis la création du groupe en 1994.


- Beautiful Life
Konya Tsuki no Mieru Oka ni par B'z - Le plus grand duo de rock japonais (80 millions de disques vendus au Japon) a été sollicité pour réaliser le générique de ce qui allait être une série monument de la télévision japonaise.


- Dragon Zakura
Realize par melody. - Une chanson pop classique comme le Japon en produit des dizaines par an. Son interprète n'aura connu le feu des projecteurs que pendant 4 ans avant d'épouser le célèbre et surprenant chanteur/compositeur/producteur Miyavi.


- Hana Yori Dango
Planetarium par Otsuka Ai - Un thème musical récurrent plutôt que le générique de cette série pour ados. Dis autrement, une ballade écrite, composée et interprétée par une artiste pop classique plutôt que la soupe servie par un boys band, Arashi, dont je ne m'expliquerai jamais le succès.

- Last Christmas
La musique du générique est interprétée par un groupe occidental. Oui, celui auquel vous pensez...


- Kisarazu Cat's Eye
One Night Carnival par Kishidan - Inutile d'insister, je ne mettrai pas de chansons d'Arashi sur ce blog! Le groupe parodique Kishidan, intervenant lors d'un épisode de cette série déjantée, mérite bien plus le coup d'oeil... et le sourire.


- Sekai no Chuushin de, Ai wo Sakebu
Katachi Aru Mono par Shibasaki Kou - Une ballade très classique interprétée par une jeune femme dont le talent en tant qu'actrice mérite, à mon avis, bien plus l'attention que celui de chanteuse.


- Taiyou no Kisetsu
Ki Se Ki par Takizawa Hideaki - Il aurait été dommage que Tackey n'aille pas au bout du massacre en ne chantant pas le générique de cette série insipide.


- Suna no Utsuwa
Yasashii Kisu wo Shite par Dreams Come True - La superbe voix de Yoshida Miwa, chanteuse du groupe Dreams Come True (50 millions de disques vendus dans le monde!), pour accompagner un drama d'une beauté poignante.

- Pride
Comme souvent dans les dramas de KimuTaku, le thème musical est emprunté à un groupe américain à succès.


- Yasuko to Kenji
Amagasa par TOKIO - Leur batteur étant le personnage principal de cette série, le groupe TOKIO a remis le couvert avec une chanson dont les paroles ont été écrites par Shiina Ringo, célébrissime compositrice/interprète japonaise.


- Medaka
Masayume par Spitz - Voilà un groupe que j'apprécie énormément! Masayume représente une excellente introduction à la musique rock de ce groupe, portée par le timbre de voix original de son chanteur. Par ailleurs, Spitz a ouvert en avril 2010 une chaîne youtube regroupant l'ensemble de leurs clips: à découvrir absolument!


- Last Friends
Prisoner of Love par Utada Hikaru - Probablement la star japonaise la plus célèbre hors de ses frontières. Difficile de rendre compte de l'énorme succès de cette chanteuse d'exception, dont je suis devenu un fan authentique, au point de regretter amèrement la mise entre parenthèses de sa carrière à compter de 2011, ainsi qu'elle l'a elle-même annoncée. Ne manquez pas sa chaîne sur youtube.


- Beach Boys
Forever par Sorimachi Takashi - Un son bien daté pour une série-culte des années 90. Son interprète n'est d'ailleurs nul autre qu'un des deux acteurs principaux.


- H2
Over... par K - Une ballade pop interprétée par un chanteur coréen. Quelques grammes de finesse dans un drama qui en manque autant que de tout ce qui aurait pu en faire un succès...


- Bara no nai Hanaya
Zutto Issho sa par Yamashita Tatsuro - On poursuit dans le style 'ballade romantique' avec cette chanson parfaitement adaptée au ton sucré de cette série douce et émouvante.


- Proposal Daisakusen
Ashita Hareru Kana par Kuwata Keisuke - Encore une immense star de la scène japonaise qui se prête au jeu du thème musical d'une série télévisée. Depuis plus de 20 ans, Kuwata Keisuke berce les foules avec ses chansons rock teintées d'un blues qui n'appartient qu'à lui.

- Karei naru Ichizoku
Le thème principal relève de la musique classique, joué par un philharmonique qui m'est inconnu.


- Tatta Hitotsu no Koi
Bokura no Machi de par KAT-TUN - Avec Kame-chan en vedette de cette série, il fallait bien s'attendre à ce que son boys band en profite pour en commettre le générique. Dire que ces garçons remplissent des stades à chacun de leurs concerts...


- Kaze no Garden
Nocturne par Hirahara Ayaka - Musicienne émérite, Hirahara Ayaka s'inspire régulièrement de compositeurs classiques pour créer des chansons dont la beauté s'exprime au travers d'une voix exquise.

samedi 20 novembre 2010

Kaze no Garden

Fin.

Entamer une chronique par ce terme pourrait paraître paradoxal. Pourtant, c'est bien de cela dont il s'agit dans Kaze no Garden : lorsque la fin arrive, que nous reste-il à faire ? Que peuvent ou doivent être nos derniers mots, nos derniers actes ?

Shiratori Sadami (Nakai Kiichi), anesthésiste réputé, se découvre atteint d'un cancer incurable. Sept ans plus tôt, son infidélité lui a fait perdre sa femme et ses deux enfants et lui a valu d'être banni par son propre père. Apprenant la nouvelle de sa maladie, Sadami se voit irrésistiblement poussé par l'envie de revoir les siens, comme un retour à l'essentiel après une vie pleine de légèreté. Bien que discret sur son état, collègues, amis, amantes ne tardent pas à se presser autour de lui, mais aucun d'eux n'est en mesure d'offrir à Sadami ce qu'il recherche au crépuscule de sa vie. Et d'ailleurs, de quoi s'agit-il : réconfort, rédemption, absolution ? Sans doute, au fond de son cœur, espère-t-il un peu de tout cela, mais ce besoin de retrouver sa famille semble toucher à quelque-chose de plus primal. Toutes les constructions d'une vie, professionnelles ou personnelles, s'effacent avec une radicalité frappante devant l'irrépressible envie de vivre ces instants, si précieux puisqu'ils sont les derniers, auprès de sa chair et de son sang, fut-ce même à leur insu. Ce sentiment est admirablement bien distillé aux téléspectateurs, avec ce mélange de finesse et de détermination propre aux (bons) dramas.

C'est d'ailleurs l'une des qualités de cette série, touchante mais pas larmoyante, de savoir traiter son sujet avec une retenue jamais prise en défaut. On pourrait être choqué de la faible place accordée à la douleur liée à un cancer en phase terminale, qui se trouve plus souvent évoquée que réellement montrée. On évite cependant ici l'écueil d'un voyeurisme malsain pour se concentrer sur les réflexions évoquées plus haut : d'un passé infâmant à la privation brutale de son avenir, que reste-il à Shiratori Sadami ? Parce qu'il atteint le terme de sa vie, le personnage principal se trouve mis à nu et obligé de s'interroger sur ce qui importe fondamentalement dans une existence. C'est sa réponse à ce questionnement qu'il fait partager intimement aux téléspectateurs.

Kaze no Garden ne se veut pas un documentaire sur la fin de vie, mais bien un drame familial et un objet de réflexion sur nos accomplissements et nos valeurs au regard de notre propre mortalité. Cette invitation à prendre le temps d'une pause pour réfléchir sur nous-mêmes s'avère d'autant plus persuasive que ce drama se déroule dans un cadre superbe et apaisant. Loin de sombrer dans une atmosphère lugubre et morbide, ce drama renvoie au contraire vers une réjouissante rusticité, parsemée de scènes d'une grande beauté. Par ailleurs, je limiterai mes reproches quant au rythme lent de cette série, ponctuée de moments forts mais qui jamais ne heurtent un cheminement volontairement paisible. Il y a comme une évidence paradoxale à donner du temps pour raconter l'histoire d'un homme auquel il en reste si peu.

Parlant de cet homme, il faut noter la très bonne prestation de Nakai Kiichi pour tenir ce rôle de séducteur vieillissant, d'un courage discret et d'une détermination seulement freinée par la honte de ses actes passés. Ogata Ken (Shiratori Keizo), dont ce fut le dernier rôle avant de décéder lui-même d'un cancer 4 jours avant la diffusion de Kaze no Garden, incarne avec une grande délicatesse ce grand-père dévoué et compatissant, obligé à une fermeté qui ne demande qu'à s'effacer devant l'amour et le pardon pour son fils prodigue. Kuroki Meisa (Shiratori Rui), pour sa part, poursuit sa progression vers une qualité d'interprétation qui devrait la voir devenir une actrice dont le physique ne l'emporte pas sur le talent. Enfin, il faut souligner la superbe performance de Kamiki Ryunosuke (Shiratori Gaku) qui incarne avec une véracité confondante un jeune garçon atteint d'un léger autisme.

Clairement, Kaze no Garden appartient à ce qui, à mon goût, se fait de mieux comme série dramatique, en particulier pour l'intelligence et l'authenticité de son histoire ainsi que la pudeur de son traitement. Comme une opportunité d'abreuver notre réflexion à la source de nos émotions...


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8/10 : Somehow I really enjoyed that one. Personal fave.



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jeudi 4 novembre 2010

Tatta Hitotsu no Koi

Loin de leur objectif initial, certaines séries prêtent inévitablement à rire par leur scenario, le jeu des acteurs ou leur réalisation, voire l'ensemble. Tatta Hitotsu no Koi, censé installer Kamenashi Kazuya au firmament des acteurs romantiques, s'impose comme une référence en la matière.

Il est vrai que les romances ne sont pas nécessairement mon genre préféré, mais les précédentes chroniques témoignent, je crois, de mon ouverture à tous les styles tant qu'ils sont bien menés. Il n'en est rien de ce drame fourre-tout qui aligne à chaque épisode les stéréotypes les plus grotesques. En toile de fond, cette série narre la romance, forcément impossible, entre un jeune ouvrier, Kanzaki Hiroto (Kamenashi Kazuya) et l'héritière d'un grand bijoutier, Tsukioka Nao (Ayase Haruka). Le ton est donné dès le premier épisode où Hiroto et Nao tombent de concert dans une piscine, les yeux dans les yeux, la scène nous étant repassée au ralenti et sous tous les angles pendant de longues minutes : « je t'ai regardé, tu m'as regardé, on s'est aimé ». La série démarrait sur les chapeaux de roue !

"Bonjour! C'est ici le casting pour jouer un ouvrier d'un chantier naval?"

Bien évidemment, le jeune homme est orphelin de père, l' entreprise de réparation navale dont il a hérité croule sous les dettes, sa mère est acariâtre et alcoolique et le tableau ne serait pas complet sans un petit frère malade et en chaise roulante. Voir Kame-chan, androgyne et fidèle client des chirurgiens plastiques, jouer un prolétaire en bleu de travail porte déjà un coup brutal à la crédibilité de la série. A l'opposé, son alter ego féminine témoigne d'une innocence, d'une ingénuité et d'une naïveté qui seraient touchantes si elles n'amenaient pas à se poser des questions sur son quotient intellectuel. A ma connaissance, une jeune femme de 20 ans qui, pour son premier rendez-vous, souhaite aller voir des étoiles filantes déguisée en sorcière d'Halloween, c'est inédit, voire un peu flippant. Naturellement, son environnement familial s'oppose vivement à cette relation, ce qui ne va pas sans larmes, bouderies et crises de nerfs.


A chaque épisode son cliché donc. Du côté de Nao, un père qui propose de l'argent à Hiroto pour qu'il cesse de fréquenter sa fille, puis qui arrange des fiançailles avec un de ses subordonnés, le grand frère protecteur prêt à recourir à la violence physique pour éloigner le pauvre soupirant, etc. Du côté d'Hiroto, la palette est également assez riche : des employés qui partent avec la caisse, des scènes d'humiliation pour conserver des clients intraitables, une mère indigne qui va quémander de l'argent à la famille de Nao en échange d'une réputation protégée et, bien sur, d'anciens amis d'Hiroto qui envisagent le kidnapping de sa belle contre forte rançon. J'oubliais : le petit frère malade souffrira d'une violente rechute. Quelle malchance ! S'il manque un élément à cette liste, blâmez ma mémoire et rassurez-vous, il figure nécessairement dans Tatta Hitotsu no Koi. Seule la fin possède une petite once d'originalité qui, ajoutée à mes fous rires incrédules, évite à ce drama un zéro pointé.

On se demande comment Kitagawa Eriko, auteur de drames romantiques aussi justes et touchants que Long Vacation, Beautiful Life, Sora Kara Furu Ichioku no Hoshi ou Orange Days, a pu se manquer à ce point en se contentant d'empiler grossièrement les lieux communs des romans à l'eau de rose. Les amateurs de guimauve apprécieront peut-être, les autres se contenteront d'en rire ou de s'enfuir.


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3/10 : Try it if you’re a masochist.



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mardi 3 août 2010

Karei naru Ichizoku

Nul besoin d’être un étymologiste confirmé pour comprendre l’origine du terme « drama » employé par les Japonais pour désigner leurs séries télévisées. Pour autant, Karei naru Ichizoku mérite sans doute, plus que toute autre série de ma connaissance, d’être apparentée aux genres classiques des drames bourgeois et romantique. S’il n’en reprend pas tous les codes, il s’en inspire clairement pour proposer l’histoire de l’affrontement entre un père et son fils, au sein d’une grande dynastie bourgeoise des années 1960.

En me lançant dans ce drama, il me fallait passer par delà un scenario, au travers duquel je craignais de retrouver l’une de ces séries familiales francophones que je fuis à toute jambe chaque été. Passionné d’Histoire, la perspective de plonger dans l’époque du Japon d’après-guerre m’avait convaincu de tenter ma chance. Je n’ai pu que m’en féliciter, car Karei naru Ichizoku fait en effet découvrir en détails aux téléspectateurs le développement économique à marche forcée du Japon conduit par ses élites gouvernementales. En l’occurrence, Manpyo Daisuke (Kitaoji Kinya) est à la tête d’une banque d’importance moyenne, menacée par un mouvement de concentration visant à créer, de force si nécessaire, un panel restreint de grandes institutions bancaires. Dans le même temps, son fils aîné, Manpyo Teppei (Kimura Takuya), ambitionne de révolutionner l’industrie sidérurgique japonaise en modernisant les hauts fourneaux d’antan. Cette période d’intense agitation économique, où les manipulations politiques orientent les décisions financières, où les intérêts des modernes se heurtent au conservatisme des anciens, est parfaitement bien rendue. On se trouve ainsi plongé au cœur même d’un machiavélisme politico-économique qui ne s’embarrasse plus d’idéaux chevaleresque tombés en désuétude. C’est d’ailleurs là l’un des premiers points d’opposition entre un père, prêt à toutes les compromissions et les trahisons pour garder la main mise sur son empire, et un fils, moderniste par son savoir, mais dont les valeurs morales sont obsolètes dans cette nouvelle ère. Elles font certes de lui un meneur d’hommes, mais surtout un être qui s’accommode mal du cynisme de ceux qui l’entourent.

L’affrontement entre les deux hommes constitue le cœur même du drame. C’est à un véritable affrontement de valeurs que le téléspectateur assiste. Derrière la façade de respectabilité d’une grande dynastie bourgeoise, le patriarche impose en effet à sa famille un mode de vie détestable, où son assistante et maîtresse s’impose en privé à son épouse légitime et à ses enfants. Les humiliations qu’elle fait subir aux uns et aux autres, avec l’assentiment du chef de famille, sont bien évidemment insupportables pour un Manpyo Teppei révolté… et incrédule. Car la lutte voilée entre les deux hommes est totalement déséquilibrée, le jeune Teppei ne comprenant pas pourquoi ses efforts désespérés pour plaire à son père ne rencontre que le rejet d’un Manpyo Daisuke reptilien qui semble jouir des échecs de son fils, quand il n’en est pas directement à l’origine.

Au fil des épisodes, les raisons du drame se feront jour peu à peu, en même temps que la famille et ceux qui l’entourent s’enfonceront de plus en plus dans la noirceur et le chaos des évènements. Les autres personnages mériteraient d’ailleurs plusieurs lignes de commentaires eu égard à leur performance. Un casting riche et impeccable permet en effet d’éviter toute fausse note. Pour autant, cette chronique ne s’en fera pas plus l’écho, non par paresse, mais bien parce qu’au terme de ce drame, le face à face du père et du fils occultera tout autre souvenir de cette grande série.

jeudi 11 février 2010

Proposal Daisakusen

Si tant est que mes précédentes chroniques m’aient valu une certaine crédibilité, mon intérêt pour cette série pourrait bien lui porter un coup assez rude. L’exercice consistant à expliquer pourquoi j’ai apprécié Proposal Daisakusen s’annonce délicat, mais je vais tâcher de relever le défi: aux éventuels lecteurs de juger.

Mon appréhension repose naturellement sur la présence en têtes d’affiche de Yamashita Tomohisa (dans le rôle de Ken) et Nagasawa Masami (dans celui de Rei), jeunes acteurs extrêmement populaires auprès du public adolescent mais assez largement – et justement – décriés par les amateurs de dramas de qualité. Il est vrai qu’ils sont plus habitués à remporter des concours de popularité que des récompenses pour leur jeu d’acteur. Il faut ajouter à cela que le scenario de Proposal Daisakusen repose également sur un élément peu crédible quoique original, à savoir le voyage dans le temps. En effet, le jour du mariage de son amie d’enfance, dont il est amoureux de longue date, le malheureux Ken se voit proposer par une fée masculine (sic) de remonter dans le temps pour lui avouer ses sentiments et la conquérir.

NB : Même si j’entends limiter au maximum les indices sur le déroulement de la série, ceux qui voudraient la regarder hors de toute autre indication sont invités à ne pas lire la suite.


Ainsi va-t-on suivre à chaque épisode l’envoi de Ken vers un moment marquant de sa relation avec Rei et ses efforts désespérés pour faire comprendre à celle-ci l’amour qu’il lui porte. Evidemment, la série n’aurait pas de raison d’être si, dès son premier voyage dans le temps, notre jeune héros faisait sa déclaration de but en blanc et décrochait le cœur de sa belle. Au fil des voyages pourtant, une certaine frustration pourra poindre d’autant plus que Rei est visiblement entichée de celui-ci et en attente de ladite déclaration. Pour autant, sans doute en partie grâce à son attitude de poseur si commune aux Johnnies, Yamapi incarne bien son personnage introverti, un peu hâbleur mais fondamentalement timide et peu communicatif. Dès lors, on comprend mieux son envie de montrer ses sentiments par des actes plutôt que par des mots, d’autant plus que les scènes du passé où il se retrouve projeter sont généralement synonymes de moments où il a blessé sa promise. Et le voici donc courant en toute hâte pour rattraper ses erreurs passées et marquer son intérêt profond pour Rei… sans jamais en tirer une leçon pourtant de plus en en plus évidente : parfois, quelle que soit sa peur du rejet, il faut oser les mots.
Et c’est bien là que, pour le téléspectateur frustré d’une situation qui se répète, le bât finit par blesser… jusqu’à cet épisode salvateur survenant au milieu de la série. Si Ken ne semble pas avoir tiré d’enseignements de ses échecs, sa psychologie va, elle, évoluer de façon beaucoup plus crédible. D’une première chance saisie à bras le corps, il va petit à petit être logiquement gagné par le découragement, le refus et le désespoir jusqu’au point où son renvoi dans le temps finit par ressembler à un jeu cruel et poignant de l’être féérique. Jusqu’à quel point peut-on supporter de rouvrir ses blessures avant de céder au renoncement?

Peut-être est-ce là que se situe la morale de Proposal Daisakusen. Qui ne rêverait de remonter le temps pour corriger des moments de sa vie : un mauvais mot, un vilain geste, un instant raté, une décision néfaste? Mais serait-ce vraiment la solution? Même en écartant les superstitions sur la prédestination, nous sommes aussi la somme de nos échecs et des leçons que nous en avons tirés. Sans doute, aussi difficile que ça puisse être, faut-il aussi apprendre à ne pas regretter le passé pour se satisfaire de l’infinie possibilité du présent. Aussi évident que cela semble à écrire, encore faut-il être capable de le faire. Une dernière leçon? Peut-être tout bêtement savoir saisir les occasions quand elles se présentent.


Avant de conclure, je dirai également un mot sur la romance, en forme de négatif, entre deux personnages secondaires. Amoureux d’Eri (Eikura Nana), qui ne lui porte aucune attention, Tsuru (Hamada Gaku) ne cesse de lui clamer ses sentiments en toute occasion : comique dans son rôle de gnome bondissant, il ne sera pas moins parfois touchant et cette histoire parallèle se suit avec un intérêt amusé mais certain. A noter également que le « Special » qui suit la série vaut pour une fois d’être vu, attendu qu’il donne une conclusion sympathique à ceux qui ne se satisferaient pas de celle donnée par le drama lui-même.

Et ainsi, malgré toutes les critiques, pour une part justifiées, sur le jeu des acteurs, la difficile alchimie du couple vedette, la passivité de Rei ou encore la répétition de certains épisodes, Proposal Daisakusen mérite qu’on lui donne sa chance tant pour son originalité que pour sa qualité croissante au fil d’épisodes teintés d’un parfum doux-amer.


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7/10 : At least worth checking out..



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mercredi 27 janvier 2010

Bara no nai Hanaya

La simple compréhension du titre de cette série donnera aux japanophones une longueur d'avance pour comprendre que le thème de ce drama ne porte pas sur les violences exacerbées en milieu urbain. Quoique? Les séries à l'eau de rose, sans mauvais jeu de mots, reposent souvent sur des personnages portant en eux leur lot de souffrances.

En l'occurence, Bara no nai Hanaya nous propose de suivre l'histoire d'un père et de sa fille vivant modestement du commerce de fleurs. La rencontre du premier, Shiomi Eiji (Katori Shingo), avec une ravissante aveugle, Shirato Mio (Takeuchi Yuko) , constitue l'amorce d'une réaction en chaine où l'amour, l'amitié et l'affection s'opposent à la mécanique implacable d'une terrible machination. Exprimé ainsi, les allergiques aux éditions Harlequin fuiront sans pousser plus loin leur intérêt. Et ils auront tort. Car ce drama ne manque pas de qualités, à commencer par son ambiance apaisante, presque bucolique, servant de décor aux nombreux rebondissements qui empêchent la série de se traîner sur un rythme désespérant. A noter en effet que, malgré une trame dont les éléments semblent des plus banals, le scénario en lui-même a étonnamment bien accroché le téléspectateur peu amateur de romance que je suis. L'essentiel, cependant, repose avant tout sur la richesse d'un casting de grande qualité.
A tout seigneur, tout honneur, le fleuriste interprété par Katori Shingo, sans doute pas le meilleur acteur des SMAP mais tête d'affiche de cette série, mérite qu'on s'y attarde. Shiomi Eiji représente l'exemple-type d'un personnage introverti au cœur généreux. Trop introverti et trop généreux en fait, au point que son désintéressement, son sens de la culpabilité et son don de soi remettraient quasiment en cause sa crédibilité. Existe-il vraiment de par ce monde des êtres aussi désintéressés, empathiques, généreux, capables de subir les pires coups et avanies sans jamais se rebeller? Cet excès dans la gentillesse finirait presque par passer pour une passivité face au destin, certes apparemment plus prégnante dans les sociétés asiatiques qu'occidentales, mais propre à exaspérer le téléspectateur. On s'attendrait presque à voir "O Hanaya-san" finir cloué sur une croix plantée sur le mont Fuji. Takeuchi Yuko (vu notamment dans Pride), pour sa part, réalise une prestation de très haute volée dans la peau d'un personnage aux multiples facettes. La fragilité de sa condition d'aveugle est particulièrement perceptible, mais son rôle déborde heureusement de ce cadre pour offrir une panoplie plus complète à son caractère. Toute une galerie de personnages secondaires fort bien joués vient enrichir l'univers de cette série, de la jolie maîtresse d'école (Shaku Yumiko) au jeune dilettante (Matsuda Shota), en passant par un père torturé (Miura Tomokazu) et une grand-mère de substitution (Ikeuchi Junko), sans oublier l'ami fidèle et de bon conseil (Terajima Susumu). A leurs mesures, tous sont touchants dans l'expression de leurs sentiments, ceux-ci s'exprimant notamment en réaction et à l'aune des actes du personnage principal.

Et puis, il y a Yagi Yuki au sujet de laquelle je me permets de soumettre la théorie suivante. Un jour, les scientifiques japonais ont réussi à synthétiser le concept, désormais répandu jusqu'en Occident, du "Kawaii" et à lui donner chair. Le fruit de leurs expériences s'appelle Yagi Yuki, l'arme absolue de la mignonitude. J'ai beau être relativement indifférent à la gagatisation qui frappe les personnes de ma génération vis-à-vis des enfants, je dois avouer qu'il est difficile de ne pas fondre devant la petite Shizuku, d'autant plus que les scénaristes ont pris le soin d'en faire un personnage doté d'un vrai caractère et apportant une réelle valeur ajoutée à la série.

Au final, comment juger Bara no nai Hanaya, entre un scénario prenant mais peu crédible et un casting talentueux mais conduit par une figure christique peu vraisemblable? Pour résoudre cette contradiction, je crois qu'il faut redonner à cette série son caractère de fiction. Il s'agit ni plus ni moins que d'une fable, destinée à nous toucher, ce pour quoi ce drama est parfaitement armé, voire à nous faire réfléchir. Sur ce dernier point, les coups du sort et les choix subséquents de Shiomi Eiji nous mettent en effet face à nous-mêmes, à nos petites lâchetés et renoncements, à ces demi-vérités que nous nous racontons parfois sur nous-mêmes. Bien sûr que nous ne sommes pas aussi bons, purs et généreux que lui! Le serions-nous que ce monde-ci ne nous épargnerait pas. Alors nous nous protégeons en gardant nos cœurs à distance: ne prenons pas le risque de souffrir! Pourtant - qui sait? - si nous avions un tout petit peu moins peur des épines... Peut-être que?


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7/10 : At least worth checking out.


mardi 19 janvier 2010

H2

L’expérience de mes précédentes chroniques démontre qu’il est souvent difficile de faire passer en quelques lignes les raisons qui font apprécier telle ou telle série. Voyons si l’exercice inverse est moins délicat en revenant sur H2, adaptation ratée du manga éponyme d’Adachi.

Adachi est un auteur à succès de shounen de qualité, bien qu’usant régulièrement des mêmes ficelles scénaristiques : le sport en toile de fond d’une romance entre adolescents. Se déroulant dans l’univers du base ball lycéen, H2 en constitue un exemple-type. Hiro, lanceur émérite, est amoureux d’Hikari, petite amie d’Hideo, batteur de renom dans le milieu lycéen, tous trois étant amis d’enfance. Au contact d’Haruka, Hiro tente d’emmener le club de base ball de son lycée vers les sommets. Les pièces de l’échiquier étant en place, ne reste plus au téléspectateur qu’à observer la partie se jouant à la fois sur le terrain et dans les cœurs.

J’apprécie personnellement beaucoup les manga d’Adachi, notamment pour son style humoristique fondé sur un comique de situation et la légèreté, tout en même temps que la profondeur, avec lesquelles il traite des sentiments de ses personnages, tant envers leur passion pour le sport que pour l’élu de leurs cœurs. Souvent économe en textes, Adachi laisse parler ses personnages par leurs actes plutôt que par de longs discours. Pour faire passer leurs émotions au lecteur, il faut naturellement des personnages crédibles et attachants. Et c’est bien là que le bas blesse dans la transposition d’H2 à l’écran. Yamada Takayuki (Hiro) est stupéfiant d’inexpressivité. Tanaka Koutaro (Hideo) et Ichikawa « tête de souris » Yui (Haruki) ne font guère mieux et il est difficile de percevoir la moindre alchimie entre ces trois personnages. Ishihara Satomi (Haruka), interprétant une jeune manager ingénue et maladroite, tire un peu mieux son épingle du jeu mais le classicisme de son second rôle ne lui donne certainement pas les moyens de rattraper le ton monocorde imposé par le trio de tête.

Quizz: Hiro a) va lancer la balle de la victoire, b) voit Haruki embrasser langoureusement Hideo dans les tribunes, c) se dit qu'il devrait aller chez le coiffeur, d) apprend que son personnage est supprimé du casting

On m’a récemment fait remarquer, à raison, que je consacre beaucoup de place à la description des personnages dans mes chroniques. Rien n’est plus vrai et pour une bonne raison. Certes, je reconnais faire parfois preuve d’un soupçon de fan attitude (KimuTaku…), mais, pour l’essentiel, si j’accorde autant de place aux acteurs c’est avant tout parce qu’ils sont l’ingrédient majeur et indispensable à la réussite d’une série. Sur une formule souvent brève (7 à 11 épisodes), ils ont la lourde tâche de faire entrer le téléspectateur dans l’univers où ils sévissent. Leur capacité à générer de l’empathie pour leurs personnages et à nous immerger dans l’histoire, constituent pour moi l’élément fondamental de la réussite d’une série, avant même la qualité du scénario ou de la réalisation. Tel ne sera peut-être pas l’avis d’autres amateurs de séries télévisées, mais là intervient toute la subjectivité du chroniqueur.

En l’occurrence, les acteurs principaux de H2 ont largement échoué à m’entraîner dans leurs aventures. Le bon rendu des matchs de base ball ou les tentatives de certains personnages secondaires pour renouer avec l’humour d’Adachi n’ont pas suffi à atténuer la monotonie de cette série. Dommage...


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4/10 : The question is: for how many episodes will YOU be able to stand it?

Official Site
The complete details for H2 on drama-wiki
H2 with English Subs

mercredi 6 janvier 2010

Beach Boys


Alors que l'hiver nous étreint de ses bras glacés, pourquoi ne pas se réchauffer un peu avec un drama estival? La plage, les barbecues, les bières devant le soleil couchant et la mer en toile de fond du récit d'une longue pause, d'une respiration profonde dans un monde étouffant.

Beach Boys, c'est un fantasme, un désir ressenti par tous à un moment ou un autre, cette envie de tout envoyer balader pour profiter de la vie avec insouciance, sans plus se préoccuper de l'avenir ou du qu'en dira-t-on. Qui n'a jamais eu l'impression d'être happé par la vie comme par un tourbillon sans fin? Ecole, études, travail, responsabilités, tout semble parfois s'enchaîner sur un rythme effréné, vite, si vite... Pause!

Kaito (Takenouchi Yutaka) est un jeune cadre brillant travaillant pour une multinationale et que la vie semble avoir comblé de ses bienfaits. Son premier échec professionnel l'incite à prendre quelques jours de repos dans une pension isolée en bord de mer. A l'inverse, Hiromi (Sorimachi Takashi) est un parfait dilettante, sans emploi et vagabond depuis que sa petite amie, lasse de l'entretenir, l'a mis à la porte, ce qui n'entame en rien son intarissable joie de vivre. La rencontre de deux personnalités aussi contrastées ne pouvait naturellement que faire des étincelles avant que l'addition des contraires ne débouche sur une belle histoire d'amitié. Rien de plus classique, certes! Et pourtant, comment ne pas suivre les aventures de ce duo improbable sans un immense sourire aux lèvres? Le charisme de ces acteurs est indéniable, d'autant plus qu'on est ici loin des androgynes aseptisés et infantiles jetés en pâture aux adolescentes japonaises à l'heure actuelle. Attention! Quand on évoque Takenouchi Yutaka et Sorimachi Takashi, on parle de vrais purs mâles japonais, estampillés 100% beaux gosses, tout en fines musculatures, bronzages et lunettes de soleil. Ces dames sont prévenues.

Il faut également souligner la performance, tout en authenticité, des rôles secondaires, à commencer par Hirosue Ryoko interprétant la jeune Makoto, lycéenne saisie par les premiers émois de l'adolescence. A noter également la toujours pétillante Inamori Izumi (Haruko), dans un rôle de grande sœur capable d'être aussi sage que délurée. Le personnage de Masaru (Mike Maki), grand-père de Makoto et propriétaire de la pension où s'agite tout ce beau monde, mérite également quelques mots. Là où on attendait seulement la traditionnelle figure paternelle dispensatrice de bons conseils, le scénariste (Okada Yoshikazu) en profite pour nous rappeler que l'envie de faire le point sur sa vie, d'effacer ses regrets et de se lancer de nouveaux défis, peut frapper à tout âge.


Faut-il dès lors considérer Beach Boys comme une série dispensatrice d'une leçon de vie, sans doute un peu facile et finalement peu originale? Si on s'en tient au scénario et au thème propre à chaque épisode, c'est sans doute le constat qu'on pourra en faire. Mais ce serait à vrai dire juger ce drama sous le mauvais angle. En vérité, et je ne le dirais certainement pas d'une autre série, peu importent l'histoire et son déroulement, ses rebondissements et la morale à en tirer. Au passage, peu importe également que ce drama date de 1997 et que cela se sente dans la qualité de la réalisation. Il offre à ses téléspectateurs un cadeau rare: en nous racontant l'histoire d'une pause, Beach Boys nous en crée une, aussi brève et artificielle soit-elle. Si facilement immersive, il s'agit en effet, à mon goût, de la série la plus rafraîchissante qu'il m'ait été donné de voir. Si je ne devais en souligner qu'un défaut majeur, toute pudeur mise part, c'est la mélancolie qui m'a saisie lorsqu'au terme des douze épisodes, j'ai réalisé à quel point Kaito et Hiromi allaient me manquer...

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9/10 : If you don’t watch this, you’ll regret it for the rest of your life.



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