lundi 24 août 2009

Yasuko to Kenji


L’extraordinaire vitalité de la production de dramas pose inévitablement le problème de la qualité de ceux-ci. Pour le téléspectateur non-japonophone, un premier écrémage est réalisé par les équipes de fansubs qui, généralement, ne s’attardent pas sur des séries de médiocre qualité. Pour autant, ce travail étant réalisé par des fans, certains choix relèvent avant tout de la présence de telle ou telle star du petit écran japonais. Ainsi les dramas dans lesquels tournent des Johnnies profitent d’une exposition maximale, régulièrement sans rapport avec leur qualité intrinsèque. De même en ce qui concernent les séries issues d’un manga. Yasuko to Kenji procède de ce double parrainage, pour un résultat somme toute très mitigé.

Abordée sous un angle résolument comique, la romance entre deux anciens chefs bōsōzoku (Oki Kenji & Tsubaki Erika) d’une part et leur petit frère (Tsubaki Jun) et petite sœur (Oki Yasuko) respectifs d’autre part, prête parfois à rire. On s’amuse notamment des mimiques d’Oki Kenji (Matsuoka Masahiro), grand frère surprotecteur, ex-motard, reconverti secrètement dans l’écriture de shoujo : à croire que les membres du groupe TOKIO (dont fait partie l’hilarant Nagase Tomoya, vu dans My Boss My Hero) ont été sélectionnés pour leur capacité à pasticher les yakuza et voyous en tout genre. A l’opposé, Okura Tadayoshi, dans le rôle de Tsubaki Jun, se révèle stupéfiant d’inanité : ce n’est pas le premier Johnnies à être d’une inexpressivité affligeante devant une caméra, mais il s’empare haut la main de la première place.


Le problème de cette série, c’est qu’on se lasse très vite de la répétitivité d’épisodes construits toujours de la même façon : l’un ou l’autre des personnages rencontre des problèmes, est enlevé par un groupe de malfaisants qui les traîne dans un entrepôt (toujours le même…) et se voit délivré, au terme d’un partie de bourre-pif, par l’invincible Kenji. Autant dire qu’au terme du dixième épisode, malgré les quelques scènes portant à sourire, on ne peut s’empêcher de pousser un soupir de soulagement de voir la fin de cette série. Et on se demandera également ce qu’Hirosue Ryoko (Tsubaki Erika), actrice multi-récompensée, est venue faire dans cette farce…


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5/10 : Not bad, but not good either. Uneven.


vendredi 21 août 2009

Pride


Avant de m’attaquer à la critique de cette série, je me dois de faire un aveu : je suis fan de Kimura Takuya. Certains lui reprocheront de jouer toujours sur la même fibre, celle du beau gosse dur mais sensible, mystérieux, pudique, généreux, fidèle en amour comme en amitié, bref l’homme idéal, ce qui ne pourra démontrer qu’une chose : leur ignorance de sa filmographie. Pour autant, s’agissant de Pride, il est évident qu’on a affaire à un KimuTaku tel que fantasmé par ses adorateurs comme par ses contradicteurs.

Satonaka Halu (Kimura Takuya) est le capitaine et la star de son équipe de hockey sur glace, fervent disciple de son entraîneur, Anzai (Tokito Saburo), et adulé par ses coéquipiers. Anzai a dédié sa vie à son joueur-vedette mais se meurt d’une maladie incurable. Ses derniers mots sont pour encourager Halu à se concentrer uniquement sur sa carrière en devenir, quitte à mettre de côté tout ce qui pourrait l’en distraire et notamment les questions sentimentales. Murase Aki (Takeuchi Yuko) est une jolie office lady, aux valeurs résolument traditionnalistes, attendant patiemment depuis deux ans des nouvelles de son fiancé parti au Canada. L’idéal pour un Halu solitaire qui convainc la jeune femme de nouer un étrange pacte : ils « sortiront » ensemble jusqu’à ce que l’un ou l’autre ne décide d’y mettre un terme, du fait des retrouvailles de l’une avec son amour disparu ou du départ de l’autre pour la Ligue nord-américaine de hockey. Evidemment, un tel synopsis n’a rien de particulièrement affriolant, surtout quand on est allergique aux mélos.

Pour autant, Pride ne manque pas de qualités. Mes quelques connaissances du milieu sportif ont nécessairement nourri mon intérêt pour la question des sacrifices à consentir lorsqu’on souhaite devenir un sportif professionnel : jusqu’à quel point faut-il renoncer à tout ce qui fait le sel d’une vie pour atteindre ses objectifs ? Quelles sont les responsabilités à assumer lorsqu’on est une star montrée en exemple à ses coéquipiers ? De même, j’ai été sensible aux valeurs véhiculées par les sports collectifs : travail, solidarité, fidélité… Les matchs de hockey en eux-mêmes sont bien rendus et agréables à suivre, même pour un non-fan. Par delà le thème du sport, se pose également une double problématique intéressante : comment construire une relation quand elle est supposée à la base même ne pas être durable, mais aussi comment peut-il être possible de renoncer à celle-ci lorsque l’amour existe vraiment entre les protagonistes ? « On ne badine pas avec l’amour » disait en son temps Alfred de Musset.


Soutenu par un casting efficace quoique très classique, de l’ami fidèle (Sakaguchi Kenji) au comique de service (Sato Ryuta), Pride est un drama qui se suit avec plaisir même si on regrettera un final assez faible. Et puis... il y a Kimura Takuya.


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7/10 : At least worth checking out.


Official Site
The complete details for Pride on drama-wiki
Pride with English Subs

mardi 18 août 2009

Suna no Utsuwa


Si l’exercice consistant à donner une note à une série pose nécessairement des limites liées aux goûts de chacun, il s’avère particulièrement délicat dans le cas de Suna no Utsuwa. Un final qui vous laisse le cœur à vif permet-il de mettre de côté une suite d’épisodes où l’ennui a parfois donné envie de renoncer ? Plus encore que d’habitude, il me faut ici abandonner toute prétention à un jugement objectif.

Waga Eiryo (Nakai Masahiro) est un compositeur en pleine ascension. Parrainé par un homme politique influent dont il doit épouser la fille, il se voit interpelé à la sortie d’un concert par un vieillard qui reconnaît en lui un certain « Hideo ». Saisi d’une émotion intense, l’artiste assassine sauvagement l’intrus mais croise dans sa fuite une comédienne du nom de Naruse Asami (Matsuyuki Yasuko). La découverte du cadavre défiguré initie une longue et difficile enquête confiée aux inspecteurs Imanishi (Watanabe Ken) et Yoshimura (Nagai Masaru). Plusieurs histoires se déroulent alors en parallèle au fil des épisodes et permettent de découvrir petit à petit les personnages, leurs caractères et leurs fêlures. Sur un plan scénaristique, on est très loin des séries américaines où preuves et criminels semblent pouvoir être découverts en un tour de main par les policiers, ce qui est sans doute plus crédible mais donne à Suna no Utsuwa un rythme d’une lenteur parfois insupportable. De la même façon, le scénario, s’il renvoie régulièrement au passé de Waga au moyen de flashbacks, ne livre aucune piste permettant d’expliquer les raisons du meurtre commis. Certes, cela permet à terme de livrer aux téléspectateurs un final époustouflant, mais il faut avoir foi en celui-ci pour supporter certaines longueurs.

Ne sachant rien dudit final, quelles furent les raisons qui m’ont fait suivre cette série ? En premier lieu, bien évidemment, les personnages, principaux et secondaires, portés par des acteurs de talent, notamment l’excellent Watanabe Ken dont la capacité à crever l’écran ne se dément pas. Il faut y ajouter une ambiance sombre, particulièrement bien rendue, portée par une musique superbe. Autre détail et non des moindres, les pérégrinations du jeune Hideo et de son père à travers le Japon sont l’occasion de voir des paysages d’une beauté à couper le souffle : que ne voit-on plus souvent le Japon sous cet angle !


L’ayant déjà plusieurs fois évoquée, je ne peux cependant m’empêcher de dire à nouveau un mot sur la fin de cette série, bien évidemment sans en livrer le contenu. Dévoilant enfin les motivations de l’acte infâme de Waga, elle laisse le spectateur choqué, effrayé, pantelant, ému… Certainement la meilleure conclusion scénaristique qu’il m’ait été donnée de voir dans un drama, à hauteur de celle de Sora Kara Furu Ichioku no Hoshi. Elle vaut assurément l’effort de suivre les épisodes qui la précèdent.


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7/10 : At least worth checking out.