mardi 18 août 2009

Suna no Utsuwa


Si l’exercice consistant à donner une note à une série pose nécessairement des limites liées aux goûts de chacun, il s’avère particulièrement délicat dans le cas de Suna no Utsuwa. Un final qui vous laisse le cœur à vif permet-il de mettre de côté une suite d’épisodes où l’ennui a parfois donné envie de renoncer ? Plus encore que d’habitude, il me faut ici abandonner toute prétention à un jugement objectif.

Waga Eiryo (Nakai Masahiro) est un compositeur en pleine ascension. Parrainé par un homme politique influent dont il doit épouser la fille, il se voit interpelé à la sortie d’un concert par un vieillard qui reconnaît en lui un certain « Hideo ». Saisi d’une émotion intense, l’artiste assassine sauvagement l’intrus mais croise dans sa fuite une comédienne du nom de Naruse Asami (Matsuyuki Yasuko). La découverte du cadavre défiguré initie une longue et difficile enquête confiée aux inspecteurs Imanishi (Watanabe Ken) et Yoshimura (Nagai Masaru). Plusieurs histoires se déroulent alors en parallèle au fil des épisodes et permettent de découvrir petit à petit les personnages, leurs caractères et leurs fêlures. Sur un plan scénaristique, on est très loin des séries américaines où preuves et criminels semblent pouvoir être découverts en un tour de main par les policiers, ce qui est sans doute plus crédible mais donne à Suna no Utsuwa un rythme d’une lenteur parfois insupportable. De la même façon, le scénario, s’il renvoie régulièrement au passé de Waga au moyen de flashbacks, ne livre aucune piste permettant d’expliquer les raisons du meurtre commis. Certes, cela permet à terme de livrer aux téléspectateurs un final époustouflant, mais il faut avoir foi en celui-ci pour supporter certaines longueurs.

Ne sachant rien dudit final, quelles furent les raisons qui m’ont fait suivre cette série ? En premier lieu, bien évidemment, les personnages, principaux et secondaires, portés par des acteurs de talent, notamment l’excellent Watanabe Ken dont la capacité à crever l’écran ne se dément pas. Il faut y ajouter une ambiance sombre, particulièrement bien rendue, portée par une musique superbe. Autre détail et non des moindres, les pérégrinations du jeune Hideo et de son père à travers le Japon sont l’occasion de voir des paysages d’une beauté à couper le souffle : que ne voit-on plus souvent le Japon sous cet angle !


L’ayant déjà plusieurs fois évoquée, je ne peux cependant m’empêcher de dire à nouveau un mot sur la fin de cette série, bien évidemment sans en livrer le contenu. Dévoilant enfin les motivations de l’acte infâme de Waga, elle laisse le spectateur choqué, effrayé, pantelant, ému… Certainement la meilleure conclusion scénaristique qu’il m’ait été donnée de voir dans un drama, à hauteur de celle de Sora Kara Furu Ichioku no Hoshi. Elle vaut assurément l’effort de suivre les épisodes qui la précèdent.


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7/10 : At least worth checking out.


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