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mercredi 7 décembre 2011

Engine

On m'a fait récemment remarquer que, bien que me proclamant ouvertement fan de Kimura Takuya, je ne lui ai pas fait beaucoup de place sur ces pages. Remarquez qu'il y a pire que d'évoquer cet acteur au moyen de Beautiful Life, Pride et Karei naru Ichizoku, des dramas de grande qualité. Comme j'ai déjà pu l'insinuer ici ou là, je suis toujours hésitant lorsqu'il s'agit d'écrire sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Vais-je réussir, pas nécessairement à convaincre l'auditoire, mais au moins à être clair dans l'exposé de mes pensées et sentiments? Ou ne vais-je susciter qu'incompréhension? C'est tout le challenge du rédacteur et il serait paradoxal de le fuir alors même que j'ai la prétention de porter mes écrits sur le net. Dont acte, avec cette note sur Engine, le premier drama où je vis KimuTaku.

Kanzaki Jiro, un pilote de courses automobiles (Formula Nippon, ex-F3000, pour les aficionados), est renvoyé de son écurie et se résout à retourner vers la demeure paternelle, le temps de retrouver une opportunité de courir. Mais la maison familiale est devenue un orphelinat où vivent pas moins de 12 enfants, encadrés par 5 adultes: le père et la soeur de Jiro, deux pédagogues et une femme de service. C'est donc un treizième enfant qui vient rejoindre cette tribu hétéroclite autour de la table familiale. "Treizième enfant"? Oui, car, bien qu'âgé de 32 ans, Jiro s'avère être un personnage d'une grande puérilité, du moins en apparence, et ses interactions avec les petits pensionnaires constituent le cœur et le sel de cette série. J'entends d'ici les voix de ceux qui se plaindront par anticipation de tomber sur la recette chère aux school dramas: des enfants à problème et un pseudo-adulte pour les remettre dans le droit chemin. Non! Soyons clairs: ce serait faire injure à Engine que de le réduire à ce genre éculé. Si, sur la forme, avec ses épisodes consacrés successivement aux habitants du pensionnat Kaze no Oka, cette série peut laisser entrevoir quelques similitudes, son scenario se veut plus riche et surtout plus original grâce à son personnage principal.

Kanzaki Jiro n'est pas un mentor, pas un grand frère, pas un éducateur, pas un redresseur de torts ou que sais-je encore? Il n'est pas à l'écoute des enfants ou de leurs problèmes et ne manifeste ni indulgence ni attention particulières en raison de leur âge ou de leur situation personnelle, quand il n'affiche pas une totale indifférence. Lorsqu'une petite pensionnaire a les yeux rouges et gonflés d'avoir trop pleuré, il lui demande si elle a de l'allergie et s'en va sans attendre la réponse. Nombriliste et irresponsable, il ne cache pas que la présence de la horde enfantine a tendance à lui casser les pieds. Surtout, et c'est le point-clé de la relation qui va se nouer entre les enfants et lui, l'immaturité de Jiro le conduit à traiter avec les pensionnaires sur un pied d'égalité: il se moque, se dispute ou se bagarre avec eux sans jamais jouer de sa posture d'adulte. N'ayant pas d'attente à leur égard, il ne dispense ni conseil, ni morale, mais, en se plaçant à leur hauteur, Jiro, plus qu'aucun autre, comprend ses jeunes colocataires. Une compréhension qui ne se veut pas compatissante, mais qui lui permet de faire simplement le geste juste quand l'un des enfants rencontre un problème. Étonnant et pourtant logique, ce geste consiste généralement à les laisser prendre leurs propres décisions et à faire face par eux-mêmes aux obstacles qui se dressent devant eux, sans intervenir ni commenter. Naturellement, petit à petit, une certaine affection finira par se dégager de cette famille nombreuse reconstituée, mais sans trop affecter le comportement général de Jiro.

Cette évolution ira de pair avec le développement de deux trames secondaires. D'une part, grillé dans le milieu de la compétition automobile pour son tempérament arrogant et de tête brulée, Jiro doit apprendre l'humilité, l'esprit d'équipe mais également - quoique la morale voulue par le scenario m'a semblé ici plus incertaine - la force et la responsabilité qui échoient à celui qui se surpasse pour une cause et non pour son profit égoïste. D'autre part, suivant un schéma bien connu qui veut que les contraires s'attirent, une romance se noue peu à peu entre le personnage principal et son alter ego féminin, Tomomi, représenté par une jeune pédagogue timide et maladroitement attentionnée. Si Kimura Takuya et Koyuki sont deux acteurs de qualité, on ne peut cependant pas dire que leur relation soit très crédible ni n'apporte une réelle valeur ajoutée à la série.

La transition est trop facile et évidente pour que je me prive de la saisir et j'en profite donc pour évoquer les acteurs en quelques mots. A tout seigneur, tout honneur, je commencerai par KimuTaku. Avec raison, on me fera remarquer que je ne parle pratiquement que de lui depuis le début de cette note. Mea culpa. On aura compris que j'ai réellement accroché au personnage de Jiro, mais plus encore que de revenir sur une performance déjà longuement commentée, je souhaite souligner à quel point je fus absorbé par le charisme et le naturel qui se dégagent de cet acteur. Kimura Takuya n'est pas le plus doué des acteurs, naturellement, pas plus que cette série ne fut sa meilleure ni ne lui offrit son rôle le plus accompli, mais, qu'on me pardonne cette parenthèse personnelle, Engine reste pour moi le drama d'une rencontre, d'un engouement, en bref et pour ne pas avoir peur des mots: d'un coup de foudre. J'ai la faiblesse de penser que, même pour un dramaphile aussi peu averti que je l'étais à l'époque, le choc eut été largement atténué si le personnage de Jiro avait été mal interprété. J'en déduis que KimuTaku réalise là une belle performance.

Il n'est pas le seul puisque Jiro est entouré d'une galerie de personnages très correctement interprétés (ainsi que de race queens, mais c'est un autre sujet). On relève quand même que, de manière assez originale, la traditionnelle rude figure paternelle, bourrue mais sage et aimante, fait l'objet d'une double incarnation, au travers de Kanzaki Takeshi (Harada Yoshio), propriétaire de la pension et père de Jiro, mais également d'Ichinose (Izumiya Shigeru), patron de l'écurie où notre héros devra refaire ses gammes. Si son rôle d'enseignante un peu cruche s'avère ingrat, Koyuki le joue au plus juste et on ne peut lui imputer la responsabilité d'une romance plus ou moins convaincante, celle-ci étant moyennement portée par le scenario. Les autres personnages secondaires incarnant des adultes sont à l'avenant et évitent les fausses notes.

Il faut absolument souligner la jolie prestation des jeunes acteurs incarnant les enfants de l'orphelinat. Au cœur des développements de l'histoire, ils se montrent convaincants dans leur interprétation de jeunes qui se trouvent, bien malgré eux, mis en marge d'une société nippone pas toujours tendre avec les personnes différentes, y compris quand cette différence devrait appeler compréhension et solidarité plutôt que rejet. Les épisodes qui leur sont consacrés, sans être d'une grande originalité, proposent un regard assez juste sur leurs peurs et leurs angoisses ainsi que sur ce qu'il faut faire pour y répondre. On s'attache très vite à cette petite bande, composée de gamins aux caractères aussi divers que réalistes, et on s'amuse de leurs relations tantôt conflictuelles, tantôt complices, avec Jiro. Quoi qu'il m'en coûte, j'avoue également que les plus jeunes pensionnaires sont quand même drôlement mignons. Enfin, pour l'anecdote, Engine offre au passage l'occasion de découvrir les étoiles en devenir que sont Ueno Juri et Toda Erika.

Ce très bon casting, emmené par un KimuTaku pleinement habité par son rôle, saura gagner la sympathie des téléspectateurs et faire oublier les quelques points faibles de ce drama: la romance donc, le classicisme de certains développements de l'histoire, le réalisme de la situation professionnelle de Jiro et la morale bancale censée accompagner sa prise de conscience quant à l'inanité de son arrogance et de son égoïsme. Poussières que tout cela, au regard de l'excellent moment qu'Engine propose à son audience. Alors, pas d'hésitation: en piste!

... et merci pour cette rencontre.


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8/10 : Somehow I really enjoyed that one. Personal fave.



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Engine with English subs

jeudi 11 août 2011

Sunao ni Narenakute

J'appartiens à cette génération qui a vu démarrer puis exploser les échanges sur le net, créant un nouveau type de relations entre êtres humains, probablement d'ailleurs pas tant sur le fond que sur la forme. C'est la perspective de voir une série portant sur ce sujet qui m'a incité à regarder Sunao ni Narenakute, un drama sur la rencontre de quatre jeunes gens via Twitter.

Dès le premier épisode, nos quatre internautes se dirigent vers un lieu de rendez-vous pour leur première rencontre in real life. On ne sait pas vraiment comment de parfaits inconnus ont fait pour se trouver sur le réseau social, mais qu'importent les détails! Il semble bien qu'une réelle complicité soit née des échanges virtuels entre Haru (Uneo Juri), Nakaji (Eita), Linda (Tamayama Tetsuji), Doctor (Hero Jaejoong)... et ce sera tout pour Twitter. Merci. Au revoir. Revenons maintenant, si vous le voulez bien, à une bonne romance bien classique, avec blessures secrètes, triangles amoureux et tout ce qui a fait le succès de Kitagawa Eriko ces vingt dernières années.

J'avoue. J'exagère car ce n'est en effet pas tout. Internet n'est pas que le prétexte à une histoire d'une grande banalité. Il permet également d'introduire avec une facilité déconcertante des personnages qu'on qualifiera pudiquement de marginaux. L'un couche avec une femme mariée, l'autre se fait tabasser par son patron, un troisième est victime de harcèlement sexuel au travail... il n'y a finalement qu'Haru qui semble n'être affectée que d'une légère timidité. Cela dit, elle est également une enseignante ratée, son petit frère se drogue et sa meilleure amie est suicidaire. Cette dernière (Seki Megumi) se trouve d'ailleurs ainsi avoir suffisamment d'arguments à faire valoir pour intégrer le petit groupe sous le pseudo de Peach.

Tout au long de la série, on subit ainsi ce sentiment désagréable que les personnes qui fréquentent les lieux virtuels d'échanges ne sont autres que des réfugiés d'une société dont ils sont les inadaptés. Le net facilite une certaine forme de mensonge et de dissimulation et permet ainsi à ces asociaux de se créer une autre personnalité, un monde différent d'une réalité qui les maltraite, et habité par des être semblables à eux. On ne peut sans doute pas balayer cette facette d'Internet d'un revers de la main, mais, à mes yeux du moins, il s'agit d'une version étriquée qui ne reflète pas ce que représente le net aujourd'hui en tant que media pour des centaines de millions d'internautes. Sunao ni Narenakute aurait pu être l'occasion de dévoiler comment internet a initié de nouvelles façons de rencontrer l'autre, de lui parler, de le rendre plus accessible, tout en ne révolutionnant pas les sentiments humains qui portent les individus à se lier d'amitié voire à s'aimer. En choisissant de faire de tous ses personnages des cas sociaux mal dissimulés sous leurs masques, Kitagawa Eriko espérait sans doute leur donner aisément une certaine épaisseur. Malheureusement, cette facilité se paye au prix du réalisme mais également de l'originalité de la série, puisque le net n'aura été qu'un vague prétexte à cette énième romance.

En conséquence, il reste bien peu de choses à dire sur celle-ci. L'histoire de cette sympathique petite bande se suit sans déplaisir malgré quelques faiblesses et des rebondissements particulièrement prévisibles. Le casting s'avère bon et il faut souligner en particulier la synergie palpable entre Ueno Juri et Eita, cultivée au fil d'autres dramas (notamment dans Last Friends). A noter également que les Ting Tings se sont emparés avec bonheur de la bande-son. Au final donc, quelques menus plaisirs qui ne suffisent pas à effacer le sentiment d'une rencontre ratée.


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5/10: Not bad, but not good either. Uneven.



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Sunao ni Narenakute with English subs

dimanche 13 décembre 2009

Last Friends



Il est des séries dont le sujet est si dur qu’il semble impudique de dire qu’on les a aimées. Pourtant, Last Friends est sans conteste l’un des meilleurs dramas parus en 2008, comme en témoignent les nombreuses récompenses glanées ici ou là.

Last Friends parle de violences - violence des sentiments, violence des rapports sociaux, violence physique - visibles dès un générique (chanté par Utada Hikaru) où les principaux protagonistes exposent une souffrance qui ne va pas sans occasionner quelques frissons. Les destinées et les amours de ces personnages se croisent et s’entrechoquent, chacun portant en lui les éléments d’un mal être dévoilé au fil des épisodes. Ruka (Ueno Juri) est ainsi une jeune femme indépendante et volontaire, arborant un style de garçon manqué qui ne masque pas sa répulsion pour sa propre féminité. Pour autant, elle ne manque pas d’attirer Takeru (Eita), jeune coiffeur à l’air sensible, voire efféminé, et empathique mais incapable d’exprimer ses sentiments à l’égard de l’autre sexe. Eri (Mizukawa Asami), quant à elle, semble disposer de tous les arguments pour trouver facilement chaussure à son pied, mais ne parvient pourtant pas à s’extirper d’une situation amoureuse délicate. Ces trois-là, partageant une même colocation, vont se trouver mêler au drame, si peu exposé et pourtant malheureusement si commun, de la violence domestique, en l’occurrence celle exercée par Sousuke (Nishikido Ryo) à l’égard de sa compagne Michiru (Nagasawa Masami). L’insoutenable relation régissant les rapports de ce couple constitue en effet le pivot de cette série.


Dès lors, tout l’enjeu de ce drama est de soumettre aux téléspectateurs un maximum d’éléments pour tenter de comprendre ce qui peut conduire un homme à frapper sa femme et celle-ci à supporter ce martyr. Comment le sentiment amoureux peut-il se trouver perverti au point d’user de violences à l’égard d’un être qu’on prétend aimer désespérément ? Peur ? Folie ? En dépit des efforts du scénariste pour exposer la complexité des motivations du bourreau et de sa victime, je ne suis toujours pas certain de parvenir à comprendre l’inacceptable. Mon rejet de la domination abusive du fort sur le faible est sans doute trop fort. A cet égard, il me faut dire un mot sur la prestation de Nishikido Ryo. Un débat a secoué les amateurs de dramas pour déterminer si son inexpressivité relevait de la pauvreté de son jeu d’acteur ou répondait aux exigences d’un personnage introverti capable d’explosions d’une rare violence. Je n’ai personnellement pas de réponse définitive à ce sujet, mais, au fil des épisodes, son apparition à l’écran a fait naître en moi une authentique répulsion. Dès lors, on peut conclure que sa prestation fut une solide réussite en ce qui me concerne. A contrario, mon empathie pour le personnage de Michiru fut plus limitée, la faute sans doute à un manque de profondeur voire une fadeur de ce personnage commun, effacé et sans charisme. Tout le contraire d’une Ueno Juri qui, une fois de plus, crève l’écran dans un rôle complexe à la hauteur de son talent. Bonne mention également pour Eita qui parvient à tirer son épingle du jeu derrière les rôles-titres.

C’est d’ailleurs là que réside le principal regret à l’égard de cette série. Au terme de ce drama, on regrettera que les situations personnelles des personnages secondaires n’aient pas été d’avantage développées. Il y a là une absence de prises de risques au moment de parler de sujets forts et peu visibles dans la production télévisuelle, que ce soit l’homosexualité, la pédophilie ou l’inceste. Certes, le trop est l’ennemi du bien, mais ce regret est d’autant moins diffus qu’on ne peut manquer de se poser la question si la production n’a pas privilégié la problématique des violences domestiques pour répondre à un voyeurisme malsain de leur audience (comme nombre d’éléments parus dans la presse de l’époque laissent à le penser). Ceci étant, appuyée par un excellent casting, cette série a au moins le mérite d’exposer un phénomène social qui se cache habituellement avec bonheur loin des lumières médiatiques. Aussi futil que ça puisse paraître, y réfléchir est déjà un début.


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8/10 : Somehow I really enjoyed that one. Personal fave.



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Last Friends with English Subs