J'appartiens à cette génération qui a vu démarrer puis exploser les échanges sur le net, créant un nouveau type de relations entre êtres humains, probablement d'ailleurs pas tant sur le fond que sur la forme. C'est la perspective de voir une série portant sur ce sujet qui m'a incité à regarder Sunao ni Narenakute, un drama sur la rencontre de quatre jeunes gens via Twitter.
Dès le premier épisode, nos quatre internautes se dirigent vers un lieu de rendez-vous pour leur première rencontre in real life. On ne sait pas vraiment comment de parfaits inconnus ont fait pour se trouver sur le réseau social, mais qu'importent les détails! Il semble bien qu'une réelle complicité soit née des échanges virtuels entre Haru (Uneo Juri), Nakaji (Eita), Linda (Tamayama Tetsuji), Doctor (Hero Jaejoong)... et ce sera tout pour Twitter. Merci. Au revoir. Revenons maintenant, si vous le voulez bien, à une bonne romance bien classique, avec blessures secrètes, triangles amoureux et tout ce qui a fait le succès de Kitagawa Eriko ces vingt dernières années.
J'avoue. J'exagère car ce n'est en effet pas tout. Internet n'est pas que le prétexte à une histoire d'une grande banalité. Il permet également d'introduire avec une facilité déconcertante des personnages qu'on qualifiera pudiquement de marginaux. L'un couche avec une femme mariée, l'autre se fait tabasser par son patron, un troisième est victime de harcèlement sexuel au travail... il n'y a finalement qu'Haru qui semble n'être affectée que d'une légère timidité. Cela dit, elle est également une enseignante ratée, son petit frère se drogue et sa meilleure amie est suicidaire. Cette dernière (Seki Megumi) se trouve d'ailleurs ainsi avoir suffisamment d'arguments à faire valoir pour intégrer le petit groupe sous le pseudo de Peach.
Tout au long de la série, on subit ainsi ce sentiment désagréable que les personnes qui fréquentent les lieux virtuels d'échanges ne sont autres que des réfugiés d'une société dont ils sont les inadaptés. Le net facilite une certaine forme de mensonge et de dissimulation et permet ainsi à ces asociaux de se créer une autre personnalité, un monde différent d'une réalité qui les maltraite, et habité par des être semblables à eux. On ne peut sans doute pas balayer cette facette d'Internet d'un revers de la main, mais, à mes yeux du moins, il s'agit d'une version étriquée qui ne reflète pas ce que représente le net aujourd'hui en tant que media pour des centaines de millions d'internautes. Sunao ni Narenakute aurait pu être l'occasion de dévoiler comment internet a initié de nouvelles façons de rencontrer l'autre, de lui parler, de le rendre plus accessible, tout en ne révolutionnant pas les sentiments humains qui portent les individus à se lier d'amitié voire à s'aimer. En choisissant de faire de tous ses personnages des cas sociaux mal dissimulés sous leurs masques, Kitagawa Eriko espérait sans doute leur donner aisément une certaine épaisseur. Malheureusement, cette facilité se paye au prix du réalisme mais également de l'originalité de la série, puisque le net n'aura été qu'un vague prétexte à cette énième romance.
En conséquence, il reste bien peu de choses à dire sur celle-ci. L'histoire de cette sympathique petite bande se suit sans déplaisir malgré quelques faiblesses et des rebondissements particulièrement prévisibles. Le casting s'avère bon et il faut souligner en particulier la synergie palpable entre Ueno Juri et Eita, cultivée au fil d'autres dramas (notamment dans Last Friends). A noter également que les Ting Tings se sont emparés avec bonheur de la bande-son. Au final donc, quelques menus plaisirs qui ne suffisent pas à effacer le sentiment d'une rencontre ratée.
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5/10: Not bad, but not good either. Uneven.
Official Site
The complete details about Sunao ni Narenakute on drama-wiki
Sunao ni Narenakute with English subs
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