Parfois, alors que des séries aux sujets sérieux, prenants, pertinents s'empilent en attendant d'être regardées, l'envie prend de goûter à quelque-chose de simple, sans ambition et vis-à-vis duquel le téléspectateur n'aura donc pas de réelles attentes. On peut alors allumer TF1 ou, pour éviter un choc trop brutal aux neurones, visionner un des nombreux dramas humoristiques proposés par la télévision nippone.
Papa to Musume no Nanokakan a décroché en 2007 des scores d'audience tout à fait honorables pour un drama dont le thème, l'échange de corps entre un père et sa fille, pouvait laisser craindre qu'il s'agît d'une farce un peu grossière. Si cette série entre bien dans la catégorie des comédies, elle aborde cependant la thématique des relations parents-adolescents non sans quelque intelligence.
Plus encore qu'en Occident, les pères de famille japonais trouvent peu de temps à consacrer à leur progéniture dont l'éducation est dévolue traditionnellement à la mère. Le japanophile averti gardera à l'esprit qu'une très importante majorité de Japonaises abandonnent leur emploi à la naissance du premier enfant, quand ce n'est pas dès le mariage, de façon à se dédier exclusivement à leur foyer pendant que l'homme consacre l'essentiel de son temps à l'entreprise qui l'emploie. Il n'est dès lors pas étonnant d'imaginer que la vie de ses enfants représente une véritable inconnue pour le chef de famille. L'inverse est également vrai. Un adolescent a peu de chances de pouvoir imaginer le monde du travail dans lequel se meut son père. Comme tous les films et séries dont le thème porte sur l'échange de corps, l'objet de Papa to Musume no Nanokakan est de faire se rencontrer deux mondes inconnus et de permettre ainsi aux protagonistes de se reconnaître par une meilleure compréhension de l'autre, de sa vie, de ses angoisses, de ses responsabilités...
Bien évidemment, ce type d'histoire ne peut être accrocheur qu'à condition que les acteurs soient crédibles dans leur incarnation. Si Aragaki Yui (Kawahara Koume) se débrouille correctement, il faut principalement applaudir la prestation de Tachi Hiroshi (Kawahara Kyoichiro) et ses mimiques d'adolescente dans un corps masculin âgé d'une cinquantaine d'années. Sincèrement, j'en ris encore! Le burlesque des situations permet de ne pas se braquer sur les développements quelque peu naïfs de l'histoire: ainsi de la fille, dont l'énergie juvénile et la candeur permettent d'éviter les culs de sac professionnels dans lesquels son père se serait échoué, et ainsi dudit père qui redécouvre les exigences de la vie scolaire mais dont la maturité fera grandir les camarades de sa fille. Un peu facile, mais finalement sans grande importance. Peu importe également que les deux protagonistes soient les archétypes de leur génération et manquent en conséquence d'une personnalité originale. Le caractère générique des personnages aurait posé problème si le drama avait eu réellement d'autres ambitions que celle d'être une comédie pour tous. Enfin, si le sujet des relations parents-enfants aurait pu être davantage creusé, le message général, d'une meilleure attention portée à l'autre pour mieux le comprendre, passe en douceur.
Au final, même si ce drama n'a pas vocation à rester dans les mémoires, Papa to Musume no Nanokakan permet de passer un vrai bon moment de détente, empli de rires et de sourires, et, parfois, a-t-on vraiment besoin de plus?
---
7/10 : At least worth checking out.
Official Site
The complete details about Papa to Musume no Nanokakan on drama-wiki
Papa to Musume no Nanokakan with English subs
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire