lundi 18 juin 2012

Nihon e yokoso (VIII)

Kyoto est, par définition, la destination touristique par excellence du fait de ses innombrables temples, palais et jardins. L'ancienne cité impériale se présente comme la capitale culturelle et traditionnelle du Japon et les deux jours que nous y passons vont nous le confirmer.

Nous entamons la découverte par une visite du temple zen de Ryoan-ji. Ayant à peu près deviné comment nous y rendre en bus, nous sommes un peu surpris de ne pas voir près de l'arrêt des indications visibles pour indiquer la direction du temple. Les gens s'étant dispersés dans toutes les directions, décision est prise de suivre ceux qui ont le plus une dégaine de touristes. Oui, on aurait aussi bien fait en suivant le sens du vent, mais, pour le coup, la chance est avec nous puisque la discrète entrée du Ryoan-ji se révèle finalement à nous. Avant d'atteindre le temple proprement dit, il faut passer par les jardins cernant un petit étang et, une fois de plus, je me surprends à être saisi de ravissement devant le spectacle proposé. Une petite bruine matinale est venue rehausser le camaïeu de verts d'une nature luxuriante. De superbes fleurs apportent des touches de couleur et dégagent d'agréables parfums. C'est tellement beau qu'on en oublierait le temple lui-même et son étonnant jardin de pierres, ce qui serait bien dommage.

 






 

 

C'est donc un peu sous le choc que nous quittons le Ryoan-ji pour nous rendre au Kinkaku-ji. Nous avons choisi de faire le maximum de trajet à pied, mais on ne marche pas le ventre vide, n'est-ce pas? Du coup, interpelés par un tanuki, nous décidons de nous arrêter dans un restaurant de udon, spécialité japonaise que nous n'avons pas encore eu le loisir de déguster.




Le Kinkaku-ji draine déjà nettement plus de touristes que le temple visité le matin même. Il faut attendre patiemment son tour pour prendre des photos des lieux et, en particulier, du pavillon recouvert d'or dont le temple tire sa renommée. Les jardins sont ici moins travaillés, d'un style plus sauvage et faisant la part belle au minéral brut. A la fin de la visite, nous prenons le temps de déguster une glace au maccha avant de partir vers le site suivant.


 

 


Après l'or, voici le pavillon d'argent du Ginkaku-ji, que nous atteignons en empruntant le Tetsugaku no michi (chemin de la philosophie) et non sans être passés devant une échoppe totalement dédiée aux lapins. Personnellement, je préfère les pandas mais à chacun ses goûts. Hormis le pavillon d'argent, le site offre dès son entrée la vue d'un exceptionnel jardin de pierre et de sable où s'élève une réplique symbolique du mont Fuji. Les jardins abritent à flanc de colline une végétation  particulièrement touffue s'élevant ici et là d'un tapis de mousse couleur émeraude. Trouver de nouveaux qualificatifs devient de plus en plus difficile...










Je commence à avoir un peu mal aux pattes et c'est donc un bus qui nous mène à notre prochaine destination. Un passager japonais nous demande dans un anglais impeccable si nous avons besoin d'aide pour nous orienter. Cet homme âgé, portant beau, est le premier Japonais à nous adresser la parole de lui-même. Nous le remercions vivement alors qu'il nous souhaite un plaisant séjour à Kyoto. Voilà qui nous donne le sourire! Sourire qui va cependant s'évanouir en découvrant la route qu'il nous faut gravir à pied pour monter au Kiyomizu-dera. Purée, ça grimpe dur! Positivons: ça permet d'observer discrètement la foule et les nombreuses boutiques bordant la rue. C'est dimanche, le jour des deeto (rdv amoureux). Je découvre avec surprise que les couples de jeunes Japonais forment la majorité des visiteurs du sanctuaire. Il est vrai que la présence d''un temple dédié à l'amour et aux couples doit jouer, mais quand même! La bénédiction des esprits semble importante pour toutes les générations. Et pourquoi pas? Nous croisons également sur cette route, comme dans le reste de la ville, un nombre non-négligeable de personnes portant les vêtements traditionnels et même d'authentiques maiko. La vue depuis le temple qui domine la ville est assez jolie, mais il y a foule.

 


 


 





Et notre randonnée urbaine se poursuit! Descendant du Kiyomizu-dera, nous rejoignons le quartier de Gion et ses innombrables boutiques et maisons de thé. Avec un peu plus de temps, et un peu moins mal aux pieds - je l'avoue - il faudrait se perdre dans ce quartier traditionnel, mais nous nous contentons d'une pause thé: maccha et sakuramochi. Nous repartons en direction de Ponto-cho et de ses petites ruelles abritant bars, restaurants et euh... - appelons ça des maisons d'accueil pour Japonais fortunés et solitaires.





La nuit est tombée et je serais presque tenté d'en faire autant. Cela dit, il faut garder les yeux ouverts et rester aux aguets car les cyclistes semblent être les rois des trottoirs de Kyoto. Ce mépris manifeste pour les pistes cyclables constitue l'un des rares - sinon le seul - manquements aux règles que j'observerai lors de mon séjour. Quoi qu'il en soit, il nous faut encore nous restaurer avant de gagner la douche et le lit. Et, fort logiquement, puisque nous sommes dans la capitale traditionnelle du Japon, nous prenons notre diner au... McDo. Comment ça, ce n'est pas logique?

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