lundi 11 juin 2012

Egao no Hosoku

Petit intermède dans le récit de mes pérégrinations au Japon. Ayant récemment raconté mes aventures dans un ryokan, je pense que l'occasion est bonne pour parler d'Egao no Hosoku, un drama se déroulant justement dans l'un de ces établissements typiques.


A dire vrai, j'avais retenu cette série dans ma sélection du fait de son duo d'acteurs principaux, id est Abe Hiroshi et Takeuchi Yuko. L'un, Sakurai Reijiro, joue le rôle d'un mangaka en mal d'inspiration et cherchant un lieu isolé pour retrouver verve et concentration. L'autre, Kurasawa Yumi, devient, par un complet hasard, son assistante personnelle. Les deux se retrouvent donc dans une auberge traditionnelle, à l'écart de l'agitation tokyoïte. Du moins, telle est l'idée originelle, finalement très perturbée par l'énergie débordante de Yumi. Ce personnage survolté et pas très mature se heurte d'ailleurs rapidement à la très conservatrice Yuzuhara Misako (Nogiwa Yoko), maîtresse des lieux à la poigne d'acier, qui goûte assez peu toute cette exubérance. On la comprend d'autant mieux que ladite Yumi se révèle aussi maladroite qu'intrusive, n'hésitant pas à se mêler des affaires de tous même si c'est avec les meilleures intentions du monde. Les heurts constants et plus ou moins mouchetés entre ces deux pôles de la femme japonaise, l'une spontanée mais garçon manqué, l'autre tout en contrôle et parfaite figure de la tradition, constituent le principal intérêt d'Egao no Hosoku. Naturellement, l'idée consiste à voir les avantages et les inconvénients de l'une et l'autre posture et d'accompagner les personnages dans leur évolution mutuelle au contact de leur opposée.


Le rôle de l'électrique Yumi est assurément fait pour Takeuchi Yuko (Mukodono!, Lunch no Joou, Pride, Bara no nai Hanaya...), qui n'est jamais aussi à l'aise que lorsqu'elle doit balader à tout bout de champ son grand sourire, enchaîner les mimiques faciales, et faire preuve d'une énergie démonstrative. Abe Hiroshi, dont la filmographie est trop longue pour être citée, joue un personnage moins original, plus discret mais plutôt sympathique, et se contente de laisser son naturel et son charisme jouer pour lui. Enfin, Nogiwa Yoko incarne avec perfection cette maîtresse-femme, solidement attachée à la tradition, et parangon de la Japonaise d'antan dont elle porte le kimono, parle la langue et, en somme, adopte toutes les valeurs. En lien direct avec ce personnage, on notera que, comme d'habitude, le sacrifice de sa vie personnelle et de celle de ses employés, au profit du travail, demeure une valeur indiscutée sur le petit écran nippon: que désirer de plus dans la vie que la satisfaction de sa clientèle?...


Suit derrière ce trio de tête toute une galerie de seconds rôles qui seraient sympathiques si la série ne souffrait d'un grave défaut: le surjeu. Il ne s'agit pas ici de touches humoristiques parsemant le drama, mais d'une constante qui finit par ruiner toute possibilité du téléspectateur de s'abandonner à l'histoire ou de s'attacher aux protagonistes. Seule exception, le personnage de Kazuya (Nishijima Hidetoshi), absolument navrant d''inexpressivité. L'excès en toute chose étant mauvais, la limite du supportable s'avère allègrement franchie par la ribambelle hystérique portée à l'écran et finit par lasser, d'autant plus que le scenario, qui propose une suite d'historiettes pratiquement distinctes les unes des autres, n'offre ni surprise, ni rebond. Bref, après avoir apprécié le décor des lieux, compris la leçon de la série et eu le plaisir de retrouver quelques têtes connues, voire de côtoyer le quotidien d'un mangaka pour les aficionados, l'ensemble ne prenant pas beaucoup de temps, on s'ennuie et on attend avec impatience la fin d'un drama en douze épisodes qui s'achève à bout de souffle.


Même en prenant en considération le fait que j'ai eu sous les yeux une version de qualité très médiocre avec également des sous-titres mal synchronisés, je ne peux que porter un regard dubitatif sur Egao no Hosoku. Certes, on relève quelques points positifs quant à cette rencontre, mi-drolatique, mi-explosive, entre tradition et modernité, mais le surjeu, la linéarité et la désespérante longueur de ce drama finissent par détruire tout l'intérêt du séjour.


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4 : The question is: for how many episodes will YOU be able to stand it?



Official Site
Egao no Hosoku on drama-wiki
Egao no Hosoku with English subs

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