vendredi 31 août 2012

Nihon e yokoso (XIV)

Il faut savoir finir, ce qui n'est pas toujours le plus facile. Je réfléchis depuis plusieurs jours à la façon adéquate de conclure le récit de ce voyage au Japon. A dire vrai, je n'en vois aucune se détacher particulièrement et puis il faut bien avouer qu'un aiguillon de mélancolie me pique un peu trop désagréablement pour avoir envie de lancer des effets de manche. Bref, je ferai simple et sans fioriture.

Dernier jour donc. Il faut finir de ranger les valises, empaqueter précautionneusement les quelques souvenirs et cadeaux, s'apprêter pour une journée de 48H ou presque... Nos amis nous accompagnent jusqu'à la gare, toute proche. Les précieuses Suica ont été rendues la veille et les cautions récupérées. Il faut donc en venir aux adieux. Que dire en cet instant? Comment exprimer notre gratitude? Les effusions, les scènes démonstratives, les phrases grandiloquentes ne font pas tellement partie de la culture japonaise et nous ne ferions certainement que les embarrasser... alors je me contente d'une inclinaison en disant que je ne sais pas, que je n'ai pas les mots pour les remercier. Monsieur s'en va après un dernier sourire. Madame prend le train avec nous jusqu'à la prochaine inter-connexion. Des paysages que nous commencions à connaître défilent une dernière fois devant nos yeux. Changement de train. Oui, on sait, les quais, c'est "abunai". Au revoir M. l'agent et, promis, nous ferons attention jusqu'au bout. C'est maintenant au tour de notre amie de nous quitter. Elle nous remercie d'être venus et j'ai presque envie d'en rire, tant les rôles semblent inversés! Ne réalise-t-elle pas l'ampleur de notre gratitude? Croit-elle que nous n'avons pas remarqué ses innombrables attentions discrètes à notre égard pour nous rendre le séjour toujours plus agréable? Pourtant ne taxons pas ses derniers mots de "simple politesse nippone"! Du moins, pas seulement, si on en croit le soupçon de tristesse que nous croyons lire dans son regard. Nos sourires reconnaissants et nos remerciements l'accompagnent jusqu'à la fermeture des portes automatiques du train. Le Narita Express nous ramène à l'aéroport et nous observons donc pour la dernière fois le paysage tokyoïte.



Narita. La routine de l'embarquement, avec un dernier désagrément - le surpoids de notre unique valise: le fait que nous soyons 2 pour 1 bagage n'est pas pris en compte... nande? - et une dernière attention typiquement nippone, id est le douanier qui, au vu de nos passeports, nous souhaite un "bon voyage" en français. Nous voici repartis pour un long voyage en A380 avec, une nouvelle fois, un équipage fort sympathique. Nous ne parlons pas beaucoup, chacun se perdant dans ses propres pensées. Les miennes me ramènent d'abord à ces amis que nous venons de quitter. Sans leur aide, leur enthousiasme à nous faire découvrir le Japon et sa culture, nous n'aurions sans doute pas réalisé le quart de ce que nous avons fait ni appris, autant de l'archipel que de sa culture. Cela semble prétentieux, mais pourtant, en leur compagnie, j'ai eu le sentiment, non seulement de visiter, mais, dans une certaine mesure, de vivre le Japon. Expérience passionnante et une chance dont je ne suis pas encore revenu! Aujourd'hui encore, la richesse de ce séjour ne me permet pas de faire le tri qui serait nécessaire à un compte-rendu clair et objectif de cette rencontre avec le Japon. Je ne me sens pas encore capable de discourir sur ce que j'ai appris, découvert ou eu la confirmation concernant les Japonais et leur culture. Il y aurait là un effort d'intellectualisation dont mon cœur ne veut pas encore entendre parler. Et puisqu'il est question d'adieux et de cœur...


Le dernier mot pour celle qui fut à l'origine de cette aventure et l'a rendue possible: merci.

Et maintenant, il est temps que je m'attelle à comprendre pourquoi les dramas ont l'air si cheap sur les écrans nippons et si sympas sur le mien! Je ne vois qu'une seule solution: en regarder! Plein!

2 commentaires:

Kerydwen a dit…

Merci beaucoup pour ton récit de voyage que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. On y sent vraiment bien une partie des sentiments que tu as expérimentés là-bas et qui t'accompagnent toujours.

Et j'adhère totalement à ta conclusion ^^ ! D'ailleurs, Katzina disait aussi il n'y a pas si longtemps que ça que les dramas n'avaient effectivement pas le même rendu en vrai. C'est bizarre. Allez, voilà une raison de plus d'aller au Japon pour m'en rendre compte :D.

Asa a dit…

Merci pour ton commentaire et ravi que tu ais apprécié ce petit journal de bord. Je ne peux que te souhaiter d'avoir rapidement l'occasion de te rendre toi-même au Japon! :)

Le blog est à l'arrêt ce mois-ci (et mes visionnages de dramas aussi), mais j'espère pouvoir m'y remettre prochainement. J'ai encore beaucoup à voir et à chroniquer!