vendredi 27 juillet 2012

Boku dake no Madonna


Kyoichi est un étudiant lambda, un peu timide, plutôt gentil, se destinant à une profession artistique. Sa vie est chamboulée lorsqu'une jeune femme plus âgée que lui s'incruste dans son appartement. Le synopsis vous dit quelque-chose? D'accord, ce n'est pas bien ardu vu que ma critique de Long Vacation se trouve dans la note précédente. Ce sera donc d'autant plus facile de mettre en exergue pourquoi Boku dake no Madonna n'arrive pas à la cheville de son prestigieux aîné.


Si le scenario de la présente série ne se veut pas une simple nouvelle version du drama-culte de 1996, on peut cependant y voir une parenté prononcée, à la fois dans l'idée d'une relation entre un étudiant et une femme plus âgée et dans la volonté de recréer au bénéfice de Takizawa Hideaki (Majo no Jouken, Antique, Taiyou no Kisetsu...) le personnage incarné à l'époque par Kimura Takuya. Malheureusement, le résultat ne vaut pas grand chose tant Boku dake no Madonna se révèle médiocre dans ses différents aspects. Le ton de la série se voulant plus léger qu'une romance traditionnelle, les différents personnages n'hésitent pas à surjouer leurs émotions, quand ils ne sont pas complètement excentriques, tel le voisinage immédiat du jeune Kyoichi, le tout sur fond de toile sonore façon dessin animé pour enfants. Difficile de se laisser happer par l'histoire dans telles conditions, même si on se surprend à sourire quelques fois. Passons: le choix d'accentuer le versant comique n'est pas de mon goût mais chacun est libre de raconter une histoire comme il le souhaite, n'est-ce pas? L'utilisation de la voix intérieure pour chroniquer les aventures (sic) de Kyoichi n'a pas véritablement emporté mon adhésion non plus.


Qu'en est-il des personnages? Kyoichi est un benêt, ce qui n'a pas dû demander trop d'efforts à Tackey pour le jouer. La pique est gratuite, mais enfin, ce personnage se révèle si mou, si flasque, sans caractère, manipulé par tout le monde et versatile, que seules de ferventes admiratrices devraient pouvoir lui trouver quelque intérêt. Quant à sa construction en tant qu'adulte, il faudra se traîner pendant une dizaine d'épisodes avant de le voir assumer une décision prise de manière autonome. Quel ennui... Pour ce qui est du personnage principal féminin interprété par Hasegawa Kyoko (M no Higeki, Dragon Zakura, Scandal...), dont je ne remets pas ici les compétences artistiques en cause, elle se dévoile un peu bohème, rêveuse et excentrique, mais, surtout, elle se rend rapidement antipathique du fait d'un nombrilisme prononcé, sans compter sa propension au mensonge. De fait, censée être plus âgée que Kyoichi, Surumi se révèle au final particulièrement puérile. L'idée de voir le garçon évoluer au contact de la femme, ou vice-versa, aurait pu prendre. Mais l'addition des deux donne ici un couple sans charisme pour lequel j'envisage mal qu'on puisse éprouver beaucoup d'empathie. Les personnages secondaires, sans être mauvais, n'ont pas vraiment les moyens de rattraper le coup. Sortant d'une période de visionnage où les femmes-enfants occupaient beaucoup trop le devant de la scène, j'ai quand même eu plaisir à voir enfin à l'écran une vraie jeune femme, en la personne de la chanteuse Shimatani Hitomi: son personnage, dont la vanité finit par se confondre avec des sentiments, se révèle comparativement presque intéressant, mais ce n'est qu'un détail.


Bref, sans que ses nombreux défauts ne rendent la série irrémédiablement insupportable, on aura quand même compris que Boku dake no Madonna n'est vraiment pas parvenu à me convaincre. Je ne peux que recommander aux amateurs de ce type de romance de privilégier l'original à cette médiocre copie.


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3/10 : Try it if you’re a masochist.



The complete details about Boku dake no Madonna on drama-wiki
Boku Dake no Madonna with English subs

2 commentaires:

Katzina a dit…

J'ai vu ce drama il y a bien quatre ans de ça et j'avais bien aimé son ambiance. C'était pas l'histoire du siècle, mais j'avais passé un bon moment. Du coup, je me demande vraiment ce que j'en penserais si je le revoyais maintenant !
C'est sûr que Tackey n'est pas le roi de l'expressivité et apparemment il a eu pas mal de rôles de mous donc ça n'arrange pas les choses ^^.
Tu as écrit un bon paquet de billets ces dernières semaines ! Félicitations et merci pour toutes ces critiques :).

Asa a dit…

Je l'ai aussi vu il y a quelques années, et j'étais déjà assez dubitatif sur ce drama. En ayant vu un grand nombre depuis, j'ai pu confirmer mon avis initial. Je n'aurais peut-être pas été aussi exigeant quelques années plus tôt.

Du coup, j'en profite pour avouer que le récent flot de billets sert à essayer de combler le décalage toujours plus grand entre critiques faites et dramas vus. Du coup, au milieu de notes sur des visionnages récents, je rédige celles que j'aurais dû écrire il y a des mois, voire des années!