mardi 19 janvier 2010

H2

L’expérience de mes précédentes chroniques démontre qu’il est souvent difficile de faire passer en quelques lignes les raisons qui font apprécier telle ou telle série. Voyons si l’exercice inverse est moins délicat en revenant sur H2, adaptation ratée du manga éponyme d’Adachi.

Adachi est un auteur à succès de shounen de qualité, bien qu’usant régulièrement des mêmes ficelles scénaristiques : le sport en toile de fond d’une romance entre adolescents. Se déroulant dans l’univers du base ball lycéen, H2 en constitue un exemple-type. Hiro, lanceur émérite, est amoureux d’Hikari, petite amie d’Hideo, batteur de renom dans le milieu lycéen, tous trois étant amis d’enfance. Au contact d’Haruka, Hiro tente d’emmener le club de base ball de son lycée vers les sommets. Les pièces de l’échiquier étant en place, ne reste plus au téléspectateur qu’à observer la partie se jouant à la fois sur le terrain et dans les cœurs.

J’apprécie personnellement beaucoup les manga d’Adachi, notamment pour son style humoristique fondé sur un comique de situation et la légèreté, tout en même temps que la profondeur, avec lesquelles il traite des sentiments de ses personnages, tant envers leur passion pour le sport que pour l’élu de leurs cœurs. Souvent économe en textes, Adachi laisse parler ses personnages par leurs actes plutôt que par de longs discours. Pour faire passer leurs émotions au lecteur, il faut naturellement des personnages crédibles et attachants. Et c’est bien là que le bas blesse dans la transposition d’H2 à l’écran. Yamada Takayuki (Hiro) est stupéfiant d’inexpressivité. Tanaka Koutaro (Hideo) et Ichikawa « tête de souris » Yui (Haruki) ne font guère mieux et il est difficile de percevoir la moindre alchimie entre ces trois personnages. Ishihara Satomi (Haruka), interprétant une jeune manager ingénue et maladroite, tire un peu mieux son épingle du jeu mais le classicisme de son second rôle ne lui donne certainement pas les moyens de rattraper le ton monocorde imposé par le trio de tête.

Quizz: Hiro a) va lancer la balle de la victoire, b) voit Haruki embrasser langoureusement Hideo dans les tribunes, c) se dit qu'il devrait aller chez le coiffeur, d) apprend que son personnage est supprimé du casting

On m’a récemment fait remarquer, à raison, que je consacre beaucoup de place à la description des personnages dans mes chroniques. Rien n’est plus vrai et pour une bonne raison. Certes, je reconnais faire parfois preuve d’un soupçon de fan attitude (KimuTaku…), mais, pour l’essentiel, si j’accorde autant de place aux acteurs c’est avant tout parce qu’ils sont l’ingrédient majeur et indispensable à la réussite d’une série. Sur une formule souvent brève (7 à 11 épisodes), ils ont la lourde tâche de faire entrer le téléspectateur dans l’univers où ils sévissent. Leur capacité à générer de l’empathie pour leurs personnages et à nous immerger dans l’histoire, constituent pour moi l’élément fondamental de la réussite d’une série, avant même la qualité du scénario ou de la réalisation. Tel ne sera peut-être pas l’avis d’autres amateurs de séries télévisées, mais là intervient toute la subjectivité du chroniqueur.

En l’occurrence, les acteurs principaux de H2 ont largement échoué à m’entraîner dans leurs aventures. Le bon rendu des matchs de base ball ou les tentatives de certains personnages secondaires pour renouer avec l’humour d’Adachi n’ont pas suffi à atténuer la monotonie de cette série. Dommage...


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4/10 : The question is: for how many episodes will YOU be able to stand it?

Official Site
The complete details for H2 on drama-wiki
H2 with English Subs

2 commentaires:

Nocturnal Azure a dit…

Tu n'as pas mentionné que je me suis tout bonnement endormie devant ce truc. Aussi lent qu'une ballade de Ken Hirai.
Ah mais tiens, c'est lui qui fait le générique!

Le seul vrai point positif, c'est la mini-caméo d'Adachi dans un des épisodes! Mais alors lequel...?

Nocturnal Azure a dit…

Ah crotte, c'était K au générique.
Bon, même topo hein.